Le président de la commission électorale irakienne, Faraj al-Haidari, a rejeté dimanche une demande du premier ministre sortant Nouri al-Maliki d'un décompte manuel dans l'ensemble du pays des bulletins de vote des législatives du 7 mars.

M. Haidari a déclaré à l'AFP qu'un décompte de l'ensemble des bulletins de vote prendrait «trop de temps». «Nous avons fourni à toutes les entités politiques des CD avec les résultats des dépouillements dans les centres électoraux, après des vérifications en profondeur de notre part».

«S'ils doutent et pensent qu'il y a une erreur, qu'ils nous avisent pour recompter dans ce centre précis mais pas dans tout l'Irak», a-t-il ajouté.

Lors d'une conférence de presse à Bagdad, il a plus tard indiqué qu'un nouveau décompte à la main au niveau national reviendrait à organiser de nouvelles élections.

«Des personnalités demandent un nouveau décompte dans une ville entière ou dans tout le pays, ceci signifie que nous aurions besoin d'organiser un nouveau scrutin», a-t-il dit.

Il a ironisé en demandant aux hommes politiques: «Si vous ne croyez pas en la technologie moderne de décompte, comment pouvez-vous avoir confiance en un stylo et une feuille de papier dans la main d'un fonctionnaire».

Un nouveau décompte «nécessite des raisons et des preuves très fortes sur la présence de fraudes organisées dans de larges régions, comme le veulent les normes internationales. Ceci n'a pas eu lieu et aucun rapport local ou international ne le prouve jusqu'à présent», a insisté le porte-parole de la commission électorale Qassem al-Aboudi lors de la conférence de presse.

«Un nouveau dépouillement nécessiterait le retour de 300 000 d'employés et ceci est impossible. Les partis politiques ont assez de temps pour présenter des plaintes sur ces résultats s'il y a eu des violations», a-t-il ajouté.