Le chef du gouvernement sortant, le chiite Nouri al-Maliki, et son rival Iyad Allawi ont conquis deux provinces chacun, selon les premiers résultats partiels publiés quatre jours après des législatives cruciales pour le pays.

Le chef du gouvernement sortant, le chiite Nouri al-Maliki, et son rival Iyad Allawi ont conquis deux provinces chacun, selon les premiers résultats partiels publiés quatre jours après des législatives cruciales pour le pays.

La liste de M. Maliki, l'Alliance de l'État de droit (AED) est arrivée en tête dans deux provinces chiites du sud de l'Irak, à Najaf où elle a obtenu près de 56.000 voix et à Babylone où elle a récolté environ 69.000 voix, selon ces résultats publiés par la commission électorale après le dépouillement de 34% des bulletins dans ces régions.

Dans ces deux provinces, l'Alliance nationale irakienne (ANI), une coalition chiite regroupant des partis religieux comme le Conseil suprême islamique d'Irak (CSII) d'Ammar al-Hakim et le mouvement sadriste, arrive en seconde position, avec plusieurs milliers de voix de retard.

Elle est suivie par le Bloc irakien, la liste laïque de l'ancien premier ministre Iyad Allawi.

À Salaheddine et Diyala, deux provinces à majorité sunnite au nord de Bagdad, la coalition laïque de M. Allawi est sortie victorieuse, a affirmé à l'AFP un responsable de la commission électorale, Iyad al-Kinani, précisant que seuls 17% des bulletins avaient été dépouillés dans ces deux gouvernorats.

Après le dépouillement de 27% des bulletins, la liste commune des deux partis UPK et PDK, Kurdistania, est arrivée en tête à Erbil, l'une des trois provinces de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, a précisé M. Kinani.

Selon une responsable de la commission électorale, Hamdia Husseini, environ 1.000 plaintes ont été déposées par des candidats sur des irrégularités du scrutin, tenu dimanche.

Jeudi, la liste de M. Allawi et l'ANI ont exprimé des doutes sur le système de dépouillement.

«Je ne dis pas qu'il y a des fraudes mais nous craignons que les résultats ne soient modifiés. Le décompte ne se déroule pas de manière normale», a affirmé à l'AFP la porte-parole du Bloc irakien, Mayssoune Damaloudji.

«La commission a par exemple fait sortir certains représentants de groupes politiques pendant le comptage à Bagdad et ont remplacé des fonctionnaires responsables du dépouillement», a-t-elle assuré.

Le Bloc irakien demande à la commission électorale de déclarer les résultats province par province afin d'accélérer leur publication et surtout connaître les rapports de forces pour entamer les négociations en vue de la formation du gouvernement, un processus qui prendra des semaines voire des mois.

L'ANI a elle exprimé «ses inquiétudes en raison des intentions de modifier les résultats des élections».

«Nous demandons que l'article 5 de la loi électorale soit appliqué, qui stipule que les candidats ont le droit de connaître les résultats obtenus auprès des bureaux provinciaux», ajoute l'Alliance dans un communiqué, précisant que cette mesure «permettrait de garantir la transparence des résultats».

La commission électorale a nié tout problème dans le dépouillement.

Des millions d'Irakiens ont voté dimanche, bravant des obus et des bombes qui ont fait 38 morts et infligeant un camouflet à Al-Qaeda qui avait menacé de mort quiconque participerait au scrutin.

La communauté internationale a salué le courage des électeurs irakiens mais le président américain Barack Obama a aussitôt averti que l'Irak connaîtrait encore des jours «très difficiles».