L'annonce des résultats définitifs des élections législatives et présidentielle haïtiennes, prévue samedi, est reportée au lundi 18 avril.                

Une source proche du gouvernement a expliqué que les conditions n'étaient pas remplies pour présenter samedi les résultats des prétendants à la présidence, Mirlande Manigat et Michel Martelly. Ce dernier a été donné vainqueur par les résultats préliminaires divulgués la semaine dernière.

«Le 18 avril a été retenu comme date de publication des résultats finaux de la présidentielle et des législatives», a confirmé un fonctionnaire haut placé à l'ONU qui a souhaité conserver l'anonymat.

Selon les résultats préliminaires, M. Martelly a recueilli 67,57% des suffrages aux dépens de sa rivale Mirlande Manigat (31,74%).

Mais «les législatives sont par contre très serrées», a souligné la source onusienne pour expliquer le report voulu par le Conseil électoral provisoire (CEP).

Le CEP avait annoncé il y a deux semaines que la consultation du 20 mars avait été entachée de fraudes et que des centaines de procès-verbaux envoyés par différents centres de vote avaient été annulés.

D'abord «indignée» par les résultats, Mme Manigat avait ensuite indiqué qu'elle prenait acte de sa défaite, ajoutant qu'elle ne comptait pas la contester.

Arrivé troisième du premier tour du 28 novembre, M. Martelly a pu affronter le 20 mars Mirlande Manigat grâce à l'éviction du candidat du pouvoir Jude Célestin. La qualification de ce dernier avait été en effet accompagnée de fraudes électorales en série, qui avaient déclenché une vague de violences.

Mais si le deuxième tour n'a pas donné lieu à de tels incidents et que la situation dans le pays est décrite par les Nations unies comme «calme», les troupes de l'ONU «sont sur un pied de garde» pour prévenir tout débordement, a dit à l'AFP le porte-parole de la police de l'ONU en Haïti, Jean-François Vezina.

«Il y a des problèmes dans certaines localités, des petites manifestations, et on garde un dispositif conséquent» en prévision de l'annonce des résultats, a-t-il poursuivi.

Avant même que le Conseil électoral ne vienne clore un scrutin entamé il y a près de cinq mois, les équipes de «Sweet Micky», surnom de M. Martelly, ont déjà entamé depuis le début de la semaine la préparation de la transition avec l'équipe du président sortant René Préval, a confié à l'AFP un membre du gouvernement sous couvert de l'anonymat.

«Le gouvernement est en train de préparer un bilan des activités au niveau de chaque ministère, les documents seront remis aux nouveaux dirigeants», a déclaré à l'AFP le ministre chargé des relations entre l'exécutif et le parlement.

En succédant à René Préval, Michel Martelly va prendre la tête d'une administration amputée après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010, sans majorité au parlement et en proie à l'instabilité liée aux retours récents des ex-présidents en exil Jean Bertrand Aristide et Jean-Claude Duvalier.