Les bureaux de vote ont ouvert jeudi matin en Afghanistan pour les élections présidentielle, la seconde de l'histoire du pays, et provinciales, selon des correspondants de l'AFP.

Quelque 17 millions d'Afghans sont appelés à se rendre dans plus de 6.000 bureaux de vote, protégés par 300 000 forces afghanes et étrangères placées en alerte maximale face aux menaces d'attaques des talibans, dont la rébellion a gagné du terrain depuis deux ans.

Les insurgés ont d'ailleurs considérablement intensifié leurs attaques ces derniers jours, en particulier au coeur même de Kaboul.

Les bureaux de vote sont ouverts de 07H00 (22H30 HAE) à 16H00 (7H30 HAE).

Les électeurs auront à choisir parmi 41 candidats à la présidence et 3.196 prétendants aux 420 sièges des 34 conseils de provinces, des parlements locaux chargés de faire le lien entre le gouvernement de Kaboul et la population.

Porté au pouvoir à la fin 2001 avec le soutien des Etats-Unis, puis élu en 2004, le président sortant Hamid Karzaï est le favori du scrutin présidentiel, mais pourrait, selon les analystes, être contraint à disputer un deuxième tour face à son ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah.

Il s'agit des troisièmes élections depuis la chute des talibans fin 2001, après la présidentielle de 2004 et les législatives et provinciales de 2005.

Les insurgés islamistes ont menacé d'attaquer les bureaux de vote jeudi, dénonçant une «imposture orchestrée par les Etats-Unis», qui ont mené fin 2001 la coalition qui a chassé les talibans du pouvoir et qui fournit deux tiers des 100.000 forces étrangères déployées dans le pays.

S'ils ne peuvent rivaliser directement avec les forces afghanes et étrangères, les rebelles peuvent, avec des attaques ciblées, effrayer les électeurs et favoriser une forte abstention qui discréditerait les élections.

Dans un pays dévasté par plus de 30 ans de guerre et aux traditions peu démocratiques, de possibles achats de vote, manipulations des listes électorales et pressions diverses menacent la crédibilité du scrutin.

Mais nombre d'Afghans interrogés par l'AFP considèrent ces élections, signe d'une certaine stabilisation politique, comme une avancée démocratique.