Q: Qu'est-ce qui est en jeu?

R: La majorité au Sénat et à la Chambre des représentants, ainsi que les postes de gouverneur dans 37 États. Actuellement, les démocrates détiennent la majorité dans chacune des deux chambres du Congrès.

Selon les derniers sondages, les républicains ont de bonnes chances de remporter la majorité des sièges à la Chambre des représentants. Le cas échéant, John Boehner (prononcez «BAY-ner») en deviendra alors président à la place de Nancy Pelosi.

Selon l'analyste indépendant Charlie Cook, les républicains vont gagner de 48 à 60 sièges à la Chambre des représentants, et une poignée de sièges au Sénat.

Q: Que visent les républicains?

R: Les républicains veulent gagner au moins 39 nouveaux sièges à la Chambre des représentants, ce qui leur donnerait la majorité et accroîtrait leur poids au Sénat, où ils détiennent 41 sièges.

Même si les républicains devaient obtenir une majorité au Sénat, ils n'auront sans doute pas la majorité absolue de 60 sièges requise pour utiliser l'objection parlementaire (filibuster) et freiner complètement les démocrates.

Q: Que visent les démocrates?

R: Ils veulent limiter les dégâts et montrer à la population qu'ils peuvent être efficaces même si les républicains font des gains. Leur principal objectif, aujourd'hui, est d'encourager les gens à aller voter. Selon une étude de la firme Pew, les électeurs plus jeunes et moins à l'aise financièrement sont moins susceptibles d'aller voter aux élections de mi-mandat. Or, ce sont eux qui ont aidé Barack Obama à prendre le pouvoir en 2008.

Aujourd'hui, 46% des électeurs ont une opinion favorable d'Obama, contre 55% au début de l'année. Malgré cette baisse, le président demeure le politicien le plus populaire aux États-Unis.

Q: Comment se sont déroulées les élections de mi-mandat pour Bill Clinton en 1994?

R: Très mal. Le parti du jeune président charismatique avait perdu 52 sièges à la Chambre des représentants. La Chambre basse est passée aux mains des républicains pour la première fois depuis 1954. Les républicains ont aussi gagné huit sièges au Sénat, ce qui leur a donné une majorité. Le consensus au lendemain du vote: Clinton avait perdu sa «touche magique» et il allait perdre la Maison-Blanche en 1996 - ce qui ne fut pas le cas.

Q: Les Américains iront-ils voter?

R: Les élections de mi-mandat sont moins suivies que la présidentielle. Cela dit, la cuvée 2010 risque de compter parmi les meilleures, selon Michael McDonald, de l'Université George Mason. Il prévoit que 90 millions de personnes iront voter aujourd'hui, soit 41,3% des électeurs. Plus de 132 millions d'électeurs avaient voté à la présidentielle de 2008.

Q: La réforme de l'assurance santé est-elle en jeu?

R: Les républicains pourraient essayer de proposer une loi visant à annuler ou à modifier la réforme de l'assurance santé. Or, le président n'aurait qu'à imposer son veto, et les républicains n'auraient pas assez de votes pour contrecarrer la décision.

Q: En quoi la course est-elle différente cette année?

R: Les publicités télévisées critiquent les candidats adverses de façon extrême et pas toujours véridique. Selon Politifact, organisme indépendant lauréat d'un prix Pulitzer, la majorité des publicités de la campagne 2010 «contenaient des distorsions, des faussetés, et passaient sous silence des éléments qui donneraient une impression différente». Dix pour cent à peine des publicités diffusées depuis le 1er septembre ont été jugées «vraies» par Politifact.

Q: Le Tea Party est-il un atout pour le Parti républicain?

R: L'énergie des militants anti-impôt et anti-gouvernement du Tea Party a permis aux candidats républicains de faire valoir leur candidature. Or, une réalité commence à émerger: les stars du Tea Party ont souvent du mal à trouver des appuis dans les États-clés lors des élections générales.

Hier, le site Politico a diffusé un article selon lequel les dirigeants républicains ont désormais comme objectif principal d'arrêter Sarah Palin. Les vétérans républicains estiment qu'elle pourrait remporter la course à l'investiture républicaine en 2012, pour ensuite faire piètre figure contre Barack Obama à la présidentielle.