Le président Barack Obama a conclu son ultime tournée en vue des élections législatives de mardi en s'en prenant dimanche dans l'État-clé de l'Ohio à la «suffisance» des dirigeants républicains qui lui ont refusé toute coopération depuis deux ans.

S'adressant en début d'après-midi à quelque 8000 partisans dans un auditorium de l'université de Cleveland, M. Obama a une nouvelle fois déploré l'intransigeance de l'opposition malgré la gravité de la crise qui a détruit quelque huit millions d'emplois depuis 2008.

A trois jours des législatives qui devraient selon tous les sondages se traduire par d'importants gains en sièges au Congrès pour les républicains, M. Obama a critiqué leur «suffisance», visant particulièrement le chef de la minorité à la Chambre des représentants et élu de l'Ohio, John Boehner.

M. Boehner, qui devrait devenir le président de la Chambre et donc le troisième personnage de l'État si les républicains raflent comme prévu la majorité dans cette assemblée, «a dit, et je le cite, que "ce n'est pas le moment de faire des compromis"», s'est indigné le président.

En outre, a-t-il ajouté, «le chef de la minorité républicaine au Sénat (Mitch McConnell, ndlr) a dit que son but principal dans les deux années à venir est de gagner la prochaine élection (présidentielle) et de me battre».

«Réfléchissez-y. Sa priorité n'est pas de faire en sorte que l'économie progresse, pas de créer des emplois. Pas de réduire le déficit. Sa priorité est de remporter la prochaine élection. Nous n'avons même pas terminé (la campagne) de celle-ci», s'est écrié M. Obama.

«C'est la mentalité contre laquelle nous nous battons», a poursuivi le président, en concluant à Cleveland une campagne qui l'aura vu, comme son vice-président Joe Biden et sa propre épouse Michelle Obama, traverser les États-Unis de long en large pour défendre les chances de ses alliés démocrates à la consultation de mardi.

L'Ohio, un Etat crucial dans toute élection nationale car il peut basculer d'un côté comme de l'autre, vote mardi pour choisir son gouverneur, entre un sortant démocrate et un prétendant républicain.

Malgré la présence à ses côtés de M. Biden, M. Obama n'a pas fait le plein de la salle de quelque 14 000 places où se déroulait la réunion de dimanche à Cleveland, dont de nombreuses rangées de gradins étaient vides, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le président devait rentrer en fin d'après-midi à Washington, et son programme pour lundi et mardi prévoit qu'il restera à la Maison Blanche. Samedi, il avait fait escale dans trois États (Pennsylvanie, Connecticut et Illinois) élisant mardi leurs sénateurs, des consultations à l'issue incertaine.

Contrairement à la Chambre des représentants, le Sénat, dont seul le tiers sera renouvelé mardi, semble devoir rester aux mains des démocrates selon les derniers sondages.

Dimanche matin, dans son fief de Chicago (Illinois) où son ancien siège de sénateur est en jeu et où une victoire républicaine serait particulièrement symbolique, M. Obama a affiché son optimisme, tout en reconnaissant que de nombreuses courses seraient «serrées».

«Il y a beaucoup d'enthousiasme» chez les démocrates, a-t-il estimé. «Mais cela va être serré. Ce sont des élections serrées. C'est vrai ici (dans l'Illinois), c'est vrai dans l'Ohio, c'est vrai dans tous les Etats où nous sommes dans la course».