À cinq jours des élections américaines, les démocrates menacés d'une grave déroute, font jouer tous les atouts à leur disposition y compris l'ancien président Bill Clinton dont l'énorme popularité constitue un coup de pouce inestimable.

Jeudi, Bill Clinton doit passer une partie de la journée dans la région de Philadelphie avec un seul message aux électeurs: «votez» pour le candidat démocrate au Sénat américain Joe Sestak.

Plus de 10 ans après avoir quitté la Maison-Blanche, M. Clinton parcourt inlassablement le pays pour prêter main forte aux candidats en danger face à des républicains souvent en tête dans les sondages, qui surfent sur une vague de mécontentement.

Dans le Nevada, il est allé soutenir le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, qui livre un combat difficile face à l'ultra-conservatrice Sharron Angle.

M. Clinton s'est aussi rendu dans le Kentucky, en Californie ou encore dans le Colorado. Il doit se rendre samedi dans l'Ohio pour y soutenir le gouverneur démocrate sortant Ted Strickland.

Parmi les autres poids lourds qui sillonnent le pays d'est en ouest pour encourager les électeurs à sortir de chez eux le 2 novembre, figurent Michelle Obama et le vice-président Joe Biden. La Première dame se rendra en Pennsylvanie et dans le Nevada lundi à la veille du scrutin.

Signe de la campagne pénible menée par les démocrates, l'équipe de M. Reid a opté jeudi dans une publicité télévisée pour un ton musclé en décrivant «le Nevada de Sharron Angle» comme un endroit où les examens médicaux pour le cancer ne sont pas remboursés et où les emplois sont délocalisés en Chine.

Parallèlement, les démocrates mettent l'accent sur les efforts de sensibilisation en direction de leurs électeurs, - en particulier les jeunes - moins enthousiastes qu'en 2008 lorsque le nom de Barack Obama figurait sur le bulletin de vote.

«La question de la participation est très importante. C'est une affaire considérable», a dit à l'AFP le candidat Sestak qui va profiter jeudi de la visite de M. Clinton pour tenter de motiver les jeunes lors de rassemblements dans des campus universitaires.

Pour lui, les efforts des milliers de volontaires qui se concentrent sur la pêche aux voix, s'addressent «aux démocrates, aux indépendants et même aux républicains modérés».

Mais, selon un sondage du New York Times et CBS News publié jeudi, certaines franges de l'électorat démocrate de 2008 - les femmes, les catholiques et les indépendants - se sont tournées cette année vers les républicains.

En outre, au total, 46% des électeurs susceptibles de se rendre aux urnes devraient voter républicain, contre 40% en faveur des démocrates, selon le sondage

Mercredi soir, M. Obama a participé à l'émission satirique Daily Show, pour tenter de séduire plus de jeunes électeurs. Il a reconnu que le «changement» qu'il avait promis en 2008 prendrait du temps.

De leur côté, les républicains travaillent aussi à obtenir une participation optimale de leur électeurs, déjà très mobilisés. Dans un spot télévisé diffusé jeudi, intitulé «À votre tour» (your turn) ils tentent de galvaniser leurs partisans en mettant notamment en lumière les mauvais chiffres de l'économie.

Les Américains doivent renouveler mardi les 435 sièges de la Chambre des représentants, 37 des 100 sièges du Sénat et 37 postes de gouverneurs. Les républicains pourraient reprendre la majorité à la Chambre, mais le Sénat devrait rester dans le giron démocrate, selon les analystes.