La Maison Blanche a poursuivi dimanche ses critiques contre les donateurs anonymes qui favorisent l'opposition au président Barack Obama dans la course aux élections législatives de mi-mandat du 2 novembre.

À près de 15 jours du scrutin, malgré une offensive du camp du président Obama sur le terrain, les sondages prédisent d'importants gains en sièges pour les républicains au Congrès. Selon le conseiller de M. Obama, David Axelrod, ces gains pourraient être en grande partie dus aux nombreux spots télévisés financés par des organisations pro-conservatrices.

«Pour gagner ces élections, ils comptent sur les dizaines de millions de dollars de groupes qui financent des spots mensongers, à travers le pays», a dénoncé M. Axelrod en reprenant des critiques déjà formulées par M. Obama.

Le président avait vilipendé le 7 octobre les sommes d'argent faramineuses versées par de grandes sociétés et groupes pro-conservateurs qui ne révèlent pas l'origine de leurs fonds. «Les vannes sont ouvertes», avait lancé M. Obama en dénonçant aussi l'irruption de «sociétés étrangères» dans la politique américaine.

«Ils n'ont pas le courage de se dévoiler et révéler leur identité -- ils pourraient être des compagnies d'assurance, des banques de Wall Street ou des compagnies étrangères», a fustigé M. Axelrod dimanche sur la chaîne de télévision CNN.

De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a mis au défi les groupes conservateurs de révéler l'identité de leurs donateurs. Ils «pourraient simplement montrer aux gens d'où exactement viennent les dons, et qui paie pour les spots télévisés», a-t-il dit dimanche sur la chaîne NBC.

MM. Axelrod et Gibbs ont tous deux dénoncé le rôle du très conservateur Karl Rove, ex-conseiller du président George W. Bush, dans l'organisation de ces groupes. M. Rove s'est illustré au sein du groupe American Crossroads, l'un de ceux qui ont récolté le plus d'argent pour les élections.

«Le groupe de Karl Rove va apporter 50 millions de dollars au cours des trois dernières semaines de la campagne pour la Chambre des représentants, soit plus que le parti démocrate dans toute la campagne», a dit M. Axelrod, dénonçant cela comme «fondamentalement mal».

Les républicains estiment que les inquiétudes de la Maison Blanche ne sont dues qu'à l'amertume devant les lourdes pertes attendues le soir de l'élection. En outre, ils assurent que les règles du financement des campagnes sont les mêmes pour les deux partis.

Le financement des campagnes électorales reste au coeur des débats dans cette campagne législative, déjà la plus chère de l'histoire américaine. Selon le «Center for responsive politics», un centre de réflexion, plus de 3,5 milliards de dollars ont été dépensés au total lors de cette campagne.

Si pour cette campagne l'argent coule à flot, c'est en grande partie grâce à une décision de la Cour suprême qui, en janvier dernier, a levé une règle interdisant aux entreprises privées de puiser directement dans leur trésorerie pour financer des spots électoraux en faveur ou en défaveur d'un candidat.

Barack Obama avait vigoureusement critiqué cette décision de la plus haute juridiction des États-Unis.