Le parallèle dressé vendredi par le prédicateur du pape entre les attaques visant Benoît XVI dans les scandales de pédophilie et l'antisémitisme ne correspond pas à la ligne de pensée de l'Église, a indiqué samedi sur Radio Vatican le porte-parole du Saint Siège.

«Faire un rapprochement entre les attaques contre le pape pour le scandale de pédophilie et l'antisémitisme n'est pas la ligne suivie par le Saint Siège», a déclaré le père Lombardi.

Il a estimé que le prédicateur, le père Raniero Cantalamessa, a «seulement voulu rendre publique la solidarité à l'égard du pape exprimée par un juif à la lumière de l'expérience de douleur particulière subie par son peuple».

Le père Lombardi a toutefois admis que «le fait de la citer pouvait susciter des malentendus».

Vendredi soir, dans son sermon pendant la liturgie de la Passion du Christ, le père franciscain Raniero Cantalamessa, prédicateur de la maison pontificale, a lu une lettre de «solidarité» au pape et à l'Église, qu'il a dit avoir reçue d'un «ami juif».

«Je suis avec dégoût l'attaque violente et concentrique contre l'Église (et) le pape», écrit l'auteur de la lettre. «L'utilisation du stéréotype, le passage de la responsabilité et de la faute personnelle à la faute collective me rappellent les aspects les plus honteux de l'antisémitisme», ajoute-t-il.

Radio Vatican publie sur son site l'intégralité de la lettre de l'«ami juif» du père Cantalamessa où celui-ci dit vouloir «exprimer au pape et à toute l'Église (sa) solidarité de juif du dialogue et de tous ceux qui dans le monde juif, et ils sont nombreux, partagent ces sentiments de fraternité».

Le pape a fait l'objet dans la presse en Allemagne et aux États-Unis d'articles l'accusant d'avoir gardé le silence sur des abus sexuels commis sur des mineurs par des religieux, quand il était archevêque à Munich et quand il a dirigé pendant 24 ans la Congrégation pour la doctrine de la foi, avant de devenir pape en 2005.