Une liste noire des prêtres pédophiles devrait être créée pour éviter qu'ils aient des contacts avec les enfants, a préconisé la présidente suisse Doris Leuthard, dans une déclaration publiée sur le site internet du journal suisse Le Matin Dimanche.

«Il est important que les pédophiles, qu'ils soient prêtres, enseignants ou qu'ils aient d'une manière ou d'une autre affaire à des enfants, ne puissent plus avoir de contacts avec ces derniers. La tenue d'un registre centralisé comme il en existe déjà un pour les enseignants doit aussi être discutée pour les prêtres pédophiles», a-t-elle indiqué.

Mme Leuthard a jugé également «important que des lieux d'accueil soient créés pour les victimes». «Et les cas doivent être traités résolument, a-t-elle affirmé. Là, l'Église doit assumer sa part de responsabilité. Que les auteurs soient laïcs ou religieux ne fait aucune différence. Tous sont soumis au Code pénal suisse, sans exception».

La proposition d'un registre de prêtres pédophiles intervient alors qu'un membre éminent de la conférence épiscopale suisse a suggéré récemment au Vatican d'établir une liste des membres du clergé catholique soupçonnés d'abus sexuels.

Dans une interview au journal Sonntagsblick, Martin Werlen, prieur de l'abbaye bénédictine d'Einsiedeln en Suisse alémanique, avait exprimé ses craintes que la hiérarchie catholique n'ait pas assez mesuré la gravité des conséquences pour l'Église des dernières révélations concernant des abus sexuels sur des enfants de la part de religieux en Irlande et ailleurs.

Selon Martin Werlen, une commission nationale de l'Église suisse qui examine les abus sexuels, a évoqué l'idée d'un «office central à Rome, qui enregistrerait les noms des hommes d'église soupçonnés de tels abus».

Une telle liste, avait ajouté ce responsable religieux, pourrait être consultée par les évêques «partout dans le monde» au moment des nominations.

L'Église suisse a indiqué examiner au moins neuf cas «sérieux» d'abus sexuels présumés qui se seraient déroulés ces dernières années.