Plus de 70 000 amateurs d'armes à feu sont attendus au Texas à partir de vendredi pour la conférence annuelle de la plus grande association du lobby des armes, la National Rifle Association (NRA), deux semaines après l'échec de mesures anti-armes au Congrès.

La NRA, forte de millions de membres, avait mobilisé ses troupes pendant des mois pour faire échouer un projet de réforme qui aurait renforcé les contrôles avant les ventes d'armes aux États-Unis. Le 17 avril, «jour de honte» selon le président Barack Obama, les sénateurs américains ont rejeté le texte.

«La NRA ne fait pas dans la célébration», a déclaré une porte-parole de la NRA, Andrew Arulanandam, au quotidien Houston Chronicle. «Nous sommes engagés dans une longue bataille qui prendra des années. Nous savons que ce n'est pas terminé».

Le débat sur les armes avait été relancé par le massacre de l'école Sandy Hook à Newtown, dans le Connecticut (nord-est), le 14 décembre. 20 enfants et 6 adultes y avaient été assassinés par un jeune déséquilibré lourdement armé, qui s'était suicidé sur place.

Mais la défaite parlementaire a aussi galvanisé les militants anti-armes, qui se rendront à Houston pour y lire les noms des plus de 3800 personnes tuées par armes à feu depuis Newtown.

«Il est très important que ce monde insulaire que le NRA a créé, qui est souvent un monde imaginaire, soit confronté à la réalité de la violence due aux armes à feu dans ce pays», a expliqué jeudi Josh Sugarman, de l'ONG Violence Policy Center, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

«Outre des dirigeants de l'industrie des armes, le conseil d'administration de la NRA est peuplé de gens qui sont des insurgés radicaux et hostiles aux valeurs qui font la grandeur de ce pays», a ajouté Josh Horowitz, de la Coalition to Stop Gun Violence.

L'ancienne candidate républicaine à la vice-présidence en 2008, Sarah Palin, devait participer à la conférence de la NRA vendredi.

Plus de 550 exposants présenteront leurs armes de chasse et de tirs en marge de la conférence, et un stand de tir avec des fusils à air comprimé sera dédié aux enfants, malgré la mort cette semaine d'une fillette de deux ans, tuée par son frère de cinq ans armé d'un fusil d'une marque destinée spécifiquement aux enfants.