Barack Obama a solennellement promis lundi de continuer à oeuvrer en faveur d'un renforcement de la législation sur les armes à feu, non loin des lieux de la tuerie de Newtown dans le Connecticut, où il a rencontré des familles de victimes.

«Nous ne tournerons pas le dos à nos promesses», a affirmé le président des Etats-Unis à Hartford, dans la capitale de cet Etat du nord-est, à moins de 100 km de Newtown où 26 personnes, dont 20 enfants de six et sept ans, ont été tuées dans une école par un tireur isolé le 14 décembre.

M. Obama a relevé lundi que le Connecticut venait de durcir ses lois sur les armes: les antécédents (notamment judiciaires) de tous les acheteurs d'armes à feu devront être vérifiés. Plus de 160 armes d'assaut y sont désormais interdites, contre 66 précédemment. L'achat et la revente de chargeurs de grande capacité --plus de 10 balles-- sont également interdits. Ceux qui en possèdent n'ont pas à s'en débarrasser, mais devront être enregistrés.

«Vous, les familles de Newtown, les gens du Connecticut, vous avez aidé à ce que cela se produise», a noté M. Obama, en rappelant que d'autres États, comme le Colorado et New York avaient également légiféré ces dernières semaines en la matière.

Le président, précédé sur scène par les parents de l'un des enfants victimes de Newtown, a appelé tous les Américains à emboîter le pas aux habitants du Connecticut en faisant pression sur leurs élus au niveau fédéral. «Le temps est venu pour le Congrès de faire la même chose, maintenant», a-t-il dit.

Mais les textes législatifs souhaités par M. Obama après Newtown peinent à progresser à Washington, et ont été peu à peu vidés de leur substance: le volet sur les armes d'assaut, que le président a explicitement mentionné lundi, a ainsi déjà été retiré en commission par ses propres alliés démocrates au Sénat.

Toutes ces mesures «ont le soutien d'une majorité des Américains. Toutes méritent un vote» au Congrès, a-t-il insisté. «Ce n'est pas une question de politique, c'est pour ces familles», a ajouté le président.

Certains élus soucieux de leur siège renâclent à l'idée de sembler empiéter sur le deuxième amendement de la Constitution, qui garantit le droit à posséder des armes.

M. Obama, qui a rencontré des familles de victimes de Newtown avant son discours, avait prévu de ramener les membres de 11 d'entre elles dans son avion Air Force One en direction de Washington, où ils vont plaider la cause d'une réforme auprès des élus du Congrès, censés examiner ce texte d'ici à la fin du mois.

Malgré son nouveau plaidoyer lundi, M. Obama avait concédé la semaine dernière être plus optimiste sur les chances d'une réforme de l'immigration que sur celles d'une remise à plat de la législation sur les armes, les deux dossiers phares du début de son second mandat au Congrès.

«Cela sera plus difficile d'arriver à légiférer sur les armes (...) au Sénat et à la Chambre, comme tant parmi nous le souhaitent, en particulier après la tragédie de Newtown. Mais je continue de penser que nous pouvons toujours y parvenir si nous restons actifs et engagés», avait-il assuré face à des donateurs démocrates.