Le maire de New York Michael Bloomberg a annoncé dimanche sur NBC qu'il lançait une campagne publicitaire de 12 millions de dollars à l'échelle nationale pour contrer l'influence du puissant lobby des armes NRA aux États-Unis.

Le message publicitaire présente un homme blanc d'âge moyen, fusil en main, assis à l'arrière de son pick-up, qui promet de se battre pour défendre le deuxième amendement de la Constitution garantissant le droit pour tout citoyen américain de porter des armes.

Mais il appelle aussitôt après à la généralisation des vérifications d'identité et d'antécédents judiciaires avant tout achat d'arme, «afin que les criminels et malades mentaux dangereux ne puissent pas s'en procurer».

La publicité sera diffusée dès lundi sur les écrans télévisés et ciblera une douzaine d'États dont les sénateurs pourraient pencher en faveur d'une législation fédérale sur le contrôle des armes. Parmi eux, l'Ohio, la Pennsylvanie, la Caroline du Nord ou l'Arizona.

Michael Bloomberg a indiqué dimanche lors de l'émission Meet the Press de NBC qu'il avait choisi de mettre l'accent sur la vérification des antécédents, toujours à l'étude au Congrès, plutôt que sur l'interdiction des fusils d'assaut, mesure controversée finalement abandonnée mardi par les sénateurs démocrates face à l'opposition ferme des républicains.

«Je pense que nous allons gagner sur cet aspect (des contrôles d'identité), mais se féliciter d'avance n'est pas la chose à faire», a souligné M. Bloomberg, ajoutant qu'il ne fallait pas non plus «abandonner» sur la question «plus difficile» des fusils d'assaut.

L'arme utilisée par le forcené qui avait abattu le 14 décembre 20 enfants et six adultes dans une école de Newtown dans le Connecticut (nord-est) était un fusil d'assaut. Depuis cette tragédie qui a choqué le pays, Michael Bloomberg a été sur tous les fronts.

Fort d'une fortune de 27 milliards de dollars, le maire a indiqué qu'il avait «une responsabilité d'essayer de rendre ce pays plus sûr». «Si je peux le faire en dépensant de l'argent et faisant en sorte que la NRA (National Rifle Association) ne soit plus la seule voix, mais une des voix à s'exprimer, alors mon argent aura été bien dépensé».

Réagissant peu après sur NBC, Wayne LaPierre, vice-président de la NRA, a vivement critiqué M. Bloomberg: «Il aura beau dépenser ses 27 milliards de dollars, il n'arrivera pas à imposer ses vues aux citoyens américains (...) Ils ne veulent pas qu'il leur dise quelles armes d'autodéfense posséder et il ne pourra pas acheter l'Amérique».

Sur la question des contrôles d'antécédents, M. LaPierre a estimé que ce débat était «malhonnête» car «les criminels ne vont pas être contrôlés (...), ils ne sont pas reconnaissables, ils ne seront pas enregistrés dans le système».