Une commission du Sénat américain a approuvé mardi la mise en place de vérifications de l'antécédent judiciaire des acheteurs dans les foires aux armes et sur l'internet, pour combler une faille importante qui concerne environ 40% des ventes d'armes à feu aux États-Unis.

La commission de la Justice, contrôlée par les démocrates, travaille depuis des semaines sur la transposition législative des grandes réformes annoncées par Barack Obama après le massacre de l'école de Newtown, le 14 décembre, dans le Connecticut.

Tous les démocrates ont voté mardi en faveur des vérifications d'identité renforcées, mais l'opposition en bloc des républicains est le signe que le consensus reste à trouver autour d'une mesure qui représentait jusqu'à présent le meilleur espoir de réforme.

Actuellement, pour les ventes dans un magasin par un vendeur professionnel, la loi fédérale exige la vérification de l'identité de l'acheteur et de ses antécédents judiciaires auprès d'un fichier central du FBI, dans lequel atterrissent notamment les délinquants et les malades mentaux.

Mais les ventes dites privées, sur l'internet et dans les 2000 à 5000 foires aux armes qui ont lieu chaque année, ne sont pas concernées par la loi, alors qu'elles pèsent 40% du total. La mesure rendrait la consultation du fichier obligatoire dans 100% des cas.

L'auteur du texte, Charles Schumer, n'a pas été capable d'élaborer un compromis avec l'opposition, mais a indiqué qu'il espérait encore négocier dans l'espoir d'une adoption par l'ensemble du Sénat, où les 55 démocrates devront trouver l'appui de cinq républicains pour atteindre la majorité requise de 60 voix sur 100. La bataille continuerait alors à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains.

Mais les républicains ont rétorqué que la mesure n'empêcherait pas les criminels de se procurer des armes. «Ils se feront acheter des armes par quelqu'un d'autre ou les voleront», a répété Charles Grassley mardi.

«Nous ne faisons qu'étendre la loi Brady aux domaines qu'elle ne couvre pas!», lui a répondu Charles Schumer, en référence à la loi votée en 1993 et qui concerne les armuriers.

La mesure la plus controversée, sur l'interdiction des armes d'assaut, sera examinée en commission plus tard cette semaine.