Le président Barack Obama a renouvelé vendredi son appel au Congrès à légiférer sur la circulation des armes, lors d'un discours dans son fief de Chicago, ville où plus de 400 personnes ont été tuées par balle en 2012.

Rien qu'en comptant les mineurs, «c'est l'équivalent d'un Newtown tous les quatre mois» qui se déroule dans cette ville touchée par la violence des gangs, a remarqué le président lors de son intervention dans le lycée Hyde Park Academy, située dans le sud de Chicago.

M. Obama a été forcé de lancer le chantier d'une réforme d'un meilleur encadrement des armes depuis le massacre dans l'école primaire Sandy Hook de Newtown, dans le Connecticut (nord-est), où 20 élèves de CP ont été abattus par un assaillant le 14 décembre.

«Trop d'enfants nous sont enlevés» à cause de la violence due aux armes, a encore ajouté le président, en invoquant la mémoire de Hadiya Pendleton, une adolescente de 15 ans qui avait défilé en tant que majorette lors de la cérémonie d'investiture présidentielle à Washington le 21 janvier, et a été tuée une semaine plus tard à Chicago.

«Je reconnais que tout le monde n'est pas d'accord» sur un renforcement de la législation sur les armes, a affirmé M. Obama, qui a présenté à la mi-janvier une série de mesures réglementaires et a appelé le Congrès à l'action sur les armes d'assaut et les vérifications des antécédents des acheteurs d'armes.

«Ces propositions méritent un vote du Congrès», a-t-il lancé, en reprenant la formulation qu'il avait utilisée lors de son discours sur l'état de l'Union mardi dernier. Avant d'intervenir à Chicago, M. Obama a rencontré en privé plusieurs lycéens participant à un programme de sensibilisation à la violence.

Lors du même événement, M. Obama a aussi poussé le Congrès à adopter des propositions de relance économique, notamment une hausse importante du salaire minimum, avec comme antienne la création d'«ascenseurs sociaux» pour les plus défavorisés.

Mardi, M. Obama a proposé une hausse du salaire minimum fédéral de 7,25 dollars à 9 dollars de l'heure, ce qui selon la Maison-Blanche «augmentera les salaires de 15 millions de personnes, et réduira la pauvreté et les inégalités».

D'autres mesures prévoient un renforcement des programmes de maternelle, ou encore des aides aux jeunes issus de familles pauvres pour les aider à trouver un emploi, cinq ans après le début de la récession qui a durement touché les plus vulnérables.

Ce programme progressiste, dans la foulée du second discours d'investiture de M. Obama fin janvier, devra pour prendre effet être entériné par le Congrès, où son avenir est flou vu la prééminence des adversaires républicains du président à la Chambre des représentants.