Les États membres de l'ONU se mobilisaient jeudi pour le Pakistan dévasté par des inondations sans précédent, afin de stimuler l'effort d'aide humanitaire internationale dont la délivrance est critiquée pour sa lenteur.

«Nous avons besoin d'une assistance internationale, nous en avons besoin maintenant», a lancé le ministre des Affaires étrangères pakistanais, Shah Mehmood Qureshi, devant l'Asia Society, un groupe de réflexion new-yorkais, quelques heures avant la réunion à l'ONU.

Le ministre a dit qu'il mettrait l'accent à cette occasion sur «le grave défi auquel le Pakistan est confronté, au moment où son gouvernement a réussi à bâtir un consensus contre l'extrémisme et le terrorisme.»

Il a promis qu'Islamabad mettrait en place des mécanismes «transparents et responsables» pour la prise en charge de l'aide internationale affluant dans le pays.

Outre M. Qureshi, 35 orateurs, dont la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et leurs collègues belge, canadien et danois, devaient prendre la parole lors d'une séance extraordinaire de l'Assemblée générale prévue à 15h00.

Le secrétaire général, Ban Ki-moon, devait rendre compte de sa visite au Pakistan dimanche et présenter un tableau des besoins humanitaires des personnes affectées, dont le nombre s'élève à 20 millions.

L'ONU a lancé le 11 août un appel de fonds pour une aide d'urgence de 460 millions de dollars. Mercredi, seulement 54,5% de ces fonds avaient été réunis et certaines sommes n'étaient pas encore débloquées.

L'ONU n'a cessé ces derniers jours d'appeler à l'aide pour les sinistrés les plus vulnérables. «Nous avons toujours besoin de plus d'argent, de tentes, de nourriture, d'eau potable et de fournitures médicales», a souligné son porte-parole, Martin Nesirky.

Les participants devaient adopter une résolution pressant la communauté internationale «d'apporter plein soutien et assistance» au Pakistan dans ses efforts «pour limiter les conséquences des inondations et faire face à ses besoins en matière de redressement et de reconstruction à moyen et long termes».

Le texte appelle M. Ban et les agences de l'ONU à accroître leurs efforts pour «sensibiliser la communauté internationale» aux besoins du Pakistan et «mobiliser un soutien efficace, immédiat et adéquat».

Le département d'État a indiqué que Mme Clinton annoncerait une hausse de l'aide américaine. Washington a indiqué avoir donné jusqu'ici 90 millions de dollars au titre de l'aide humanitaire pour les victimes.

Le Japon a annoncé jeudi l'envoi de six hélicoptères militaires et l'Arabie saoudite a fait don de 106,7 millions de dollars au Pakistan, selon la presse saoudienne. La France a envoyé un avion chargé de 70 tonnes d'aide humanitaire.

La Banque asiatique de développement (BAD) a annoncé jeudi qu'elle allait débloquer 2 milliards de dollars. Lundi, la Banque mondiale s'est s'engagée à allouer 900 millions au pays sinistré.

Les pluies torrentielles de la mousson, désormais la pire catastrophe de l'histoire du pays, ont affecté près de 20 millions de personnes, sur un total de 170 millions, et un cinquième du territoire.

Près de 4,6 millions de Pakistanais sont sans abri, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), dont la précédente estimation était de deux millions de sans-abri.

Au moins 6 millions de victimes continuent de dépendre de l'aide humanitaire, faute de nourriture, d'eau potable et d'abri près des zones sinistrées.