L'armée syrienne a brisé mercredi le siège imposé depuis deux semaines par les djihadistes de l'État islamique (EI) aux secteurs gouvernementaux d'Alep, en rouvrant une route reliant ces quartiers au reste de la Syrie, selon la télévision officielle.

«Nos unités de l'armée ont repris le contrôle total de la route Alep-Khanasser-Ithriya-Salamiyé après avoir éliminé un grand nombre de terroristes de DAECH (acronyme arabe de l'EI)», a indiqué la chaîne, précisant que la route serait «rouverte demain (jeudi)».

«Les opérations ont commencé mercredi à 4 h (21 h, mardi, à Montréal) et se sont terminées à 11 h (4 h, heure de Montréal). L'armée a chassé de la route tous les gens de DAECH», a affirmé un colonel à Khanasser (au sud-est d'Alep), interrogé par la télévision officielle.

Selon le correspondant de la télévision, l'armée est en train de terminer le déminage de la route. Une source militaire sur le terrain a indiqué que des camions d'approvisionnement avaient commencé à l'emprunter.

Alep est divisée depuis juillet 2012 en quartiers tenus par les forces gouvernementales dans l'ouest et ceux contrôlés par les rebelles dans l'est.

L'autoroute reliant Alep à Homs, la troisième ville du pays plus au sud, étant entre les mains des rebelles, les forces du régime empruntaient depuis 2014 l'axe Alep-Khanasser-Ithriya-Salamiyé, située au sud-est d'Alep, la seule route possible pour ravitailler les quartiers gouvernementaux et y acheminer des renforts.

Mais cet axe avait été coupé le 24 octobre près de Khanasser par l'EI, qui a pris le contrôle d'une portion de plusieurs kilomètres.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé la reprise du contrôle de la route par les forces gouvernementales mercredi. Des combats ont lieu près d'Ithriya, une localité au sud de Khanasser.

Pendant les deux semaines que l'axe a été coupé, près d'un demi-million d'habitants des quartiers d'Alep sous contrôle gouvernemental s'étaient retrouvés pris au piège et les prix des denrées avaient flambé.

Par ailleurs, 12 personnes ont été tuées dans des bombardements de la ville rebelle de Douma, à l'est de Damas, selon l'OSDH.

Cette ville est systématiquement bombardée par le régime. Vendredi, une attaque contre un marché de la ville avait fait 70 morts et 550 blessés, selon Médecins sans frontières.

Le conflit en Syrie a été déclenché en mars 2011 par la répression sanglante de manifestations antigouvernementales pacifiques qui ont dégénéré en révolte armée puis en guerre civile complexe.

Forces du régime, rebelles, Kurdes et djihadistes, sans compter les puissances étrangères, sont impliquées dans le conflit, alors que le territoire est de plus en plus morcelé.

La guerre a fait plus de 250 000 morts.