Les États-Unis ont confirmé jeudi que des raids récents de l'aviation russe en Syrie avaient provoqué des « dommages collatéraux », autrement dit la mort de victimes civiles, notamment en ayant touché un hôpital, comme l'ont affirmé des ONG en dépit des démentis de Moscou.

« Nous avons des informations opérationnelles (...) qui nous amènent à penser que l'aviation militaire russe a touché un hôpital », a répondu le porte-parole du département d'État, John Kirby, interrogé par des journalistes sur d'éventuelles « preuves » en possession de l'administration américaine à propos de bombardements russes sur des infrastructures médicales en Syrie.

Jeudi dernier, la diplomatie russe avait fermement démenti une information de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, selon laquelle un raid aérien de Moscou avait touché un hôpital de campagne dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, et avait fait 13 morts.

Le même jour de la semaine dernière, une autre association, la Société médicale syro-américaine (SAMS) travaillant en Syrie, avait accusé l'aviation russe d'avoir mené neuf raids contre cinq hôpitaux et centres de soin dans des régions tenues par les rebelles syriens, tuant des civils et du personnel médical.

« Nous avons d'autres informations opérationnelles qui nous conduisent à penser que les cibles russes, non seulement, ne visent pas l'État islamique mais ont, en fait, provoqué des dommages collatéraux et des victimes civiles, y compris (sur) des infrastructures civiles », a insisté M. Kirby.

Le porte-parole américain n'a pas été plus précis et n'a pas voulu dire si ces informations de première main de son gouvernement avaient été transmises à la partie russe.

Les armées de l'air russe et américaine effectuent toutes les deux des opérations militaires dans le ciel syrien et échangent des informations pour éviter tout incident aérien.

Les raids russes en Syrie ont débuté le 30 septembre, en soutien aux opérations terrestres de l'armée du régime du président Bachar al-Assad contre des organisations rebelles.

Les États-Unis, qui pilotent depuis plus d'un an une coalition militaire internationale contre l'EI en Syrie et en Irak, accusent la Russie de ne pas s'en prendre au groupe jihadiste ultra radical mais plutôt à la rébellion armée dite modérée.

Les deux puissances sont toutefois engagées dans un processus diplomatique - une session se tient jeudi et vendredi à Vienne - pour tenter de trouver une solution politique au conflit qui a fait plus de 250 000 morts depuis mars 2011.