Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a affirmé vendredi que des millions d'enfants syriens faisaient face à un «fort risque» de maladie en raison de la pénurie d'eau potable et des chaleurs estivales.

La guerre civile syrienne, qui en est à sa cinquième année, a endommagé la majorité des infrastructures du pays et tué plus de 220 000 personnes. Des millions de civils ont dû se déplacer à l'intérieur du pays et sont forcés de vivre dans des conditions difficiles et insalubres. Les coupures d'eau sont fréquentes à travers la Syrie.

L'UNICEF a révélé que depuis le début de 2015, la Syrie avait rapporté 105 886 cas de diarrhée aiguë. Il y a aussi eu une augmentation des cas d'hépatite A, et un nombre record de 1700 nouveaux cas rapportés en une semaine au mois de février, a ajouté l'agence.

«La situation est alarmante, particulièrement pour les enfants qui sont susceptibles d'attraper des maladies hydriques, a déclaré la représentante de l'UNICEF en Syrie, Hanaa Singer. L'eau est devenue encore plus rare et insalubre, et les mauvaises conditions d'hygiène, surtout au sein des communautés qui ont été relocalisées, mettent les enfants à risque.»

La région de la province de Deir ez-Zor, où les eaux usées ont contaminé l'Euphrate, est particulière à risque alors que 1144 cas de typhoïde y ont été rapportés, selon l'UNICEF.

Un autre facteur est le prix élevé de l'essence. Dans le nord-ouest de la province d'Idlib, les prix ont triplé récemment. À plusieurs endroits, les stations de pompage de l'eau fonctionnent seulement deux heures par jour, ce qui réduit la disponibilité de l'eau.

La fermeture des frontières avec la Jordanie, plus tôt cette année, a perturbé la livraison d'équipements de traitement de l'eau, et les réserves s'amenuisent.

L'UNICEF a demandé cinq millions de dollars d'ici la fin du mois d'août pour sa mission concernant l'eau, les installations sanitaires et hygiéniques à l'intérieur de la Syrie.

À Genève, un représentant de l'ONU a affirmé que le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est en contact avec les autorités jordaniennes afin de permettre à 1800 personnes prises du côté syrien de la frontière de traverser en Jordanie.

William Spindler, du HCR, a dit aux journalistes vendredi que le groupe vivait dans des «conditions déplorables».

La Jordanie a fermé ses frontières avec la Syrie au mois d'avril après que des militants islamistes eurent pris possession du poste frontalier de Nasib, privant le président Bachar el-Assad du dernier point de liaison dont ses troupes disposaient avec la Jordanie.