L'ONU a dénoncé vendredi l'«inacceptable» coût humain du conflit syrien, avec plus de 200 000 personnes tuées, et pressé les dirigeants mondiaux à mettre de côté leurs «différences» pour mettre fin aux souffrances des civils.

«La crise effroyable en Syrie entre dans une cinquième année. Une crise qui continue d'exiger un coût humain inacceptable. Une crise que la communauté internationale a échoué à arrêter», ont indiqué dans une déclaration commune huit hauts dirigeants de l'ONU, dont la dirigeante des opérations humanitaires, Valerie Amos, la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, Margaret Chan, le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, et le directeur du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF).

«Nous avons exprimé notre horreur, notre indignation, notre frustration à mesure que la tragédie s'est déroulée», écrivent-ils.

«Nous avons besoin que les dirigeants mondiaux mettent de côté leurs différences et usent de leur influence pour apporter des changements significatifs en Syrie» afin, entre autres, de presser les parties à cesser les attaques aveugles contre des civils, d'obtenir la levée des sièges alors que plus de 212 000 personnes sont toujours assiégées ou de permettre la livraison d'aides médicale et chirurgicale d'urgence, poursuivent-ils.

Cet appel rejoint celui du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a appelé jeudi le Conseil de sécurité à prendre des «mesures résolues» pour mettre fin à la guerre civile qui ravage la Syrie.

Le Conseil de sécurité ne parvient pas à présenter un front uni sur la manière de ramener la paix en Syrie. La Russie, qui dispose d'un droit de veto, bloque toutes les résolutions visant le président syrien Bachar al-Assad, grand allié de Moscou.

Selon l'ONU, plus de 12,2 millions de personnes en Syrie ont besoin d'une aide d'urgence. La guerre a par ailleurs poussé 3,9 millions de personnes à fuir le pays.