Les États-Unis prévoient de dépêcher plusieurs centaines de militaires américains pour entraîner des membres de l'opposition syrienne modérée, qui seront ensuite chargés de combattre les djihadistes de l'EI en Syrie, a annoncé le Pentagone vendredi.

Au total, entre les formateurs eux-mêmes et le personnel de soutien, le nombre de militaires américains pour cette mission pourrait «atteindre le millier ou un peu plus», a indiqué le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, lors d'un point de presse.

L'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar ont donné leur accord pour accueillir des sites d'entraînement, et fournir eux aussi des formateurs.

Plusieurs mois de négociations ont été nécessaires pour parvenir à un accord entre les différents pays concernés.

L'administration américaine espère que l'entrainement des premiers Syriens pourra commencer «à la fin mars», de manière à ce que les premiers formés puissent être opérationnels «à la fin de l'année», a expliqué le porte-parole.

Mais «nous avons encore beaucoup de travail à faire» pour que ces échéances puissent être respectées, a prévenu le contre-amiral.

La mission des Syriens formés sera d'abord de «protéger leurs communautés, leurs concitoyens» et de mener des «offensives» contre l'organisation de l'État islamique (EI).

Elle sera aussi chargée de «soutenir l'opposition» au président Assad, pour parvenir à un règlement du conflit syrien, a indiqué le porte-parole.

L'objectif des États-Unis et de leurs partenaires est de former plus de 5000 Syriens la première année.

Le Congrès américain a approuvé le mois dernier le financement de programmes de formation et d'équipement des forces irakiennes et de l'opposition syrienne modérée.

Le président Obama a été accusé par des Syriens modérés et des parlementaires américains de traîner des pieds pour soutenir l'opposition au régime du président Assad.

L'un des problèmes de l'administration américaine est de repérer qui sont les militants susceptibles de bénéficier de l'entraînement, et de vérifier qu'ils n'ont pas de liens avec l'EI.

Aucun Syrien n'a encore été formellement recruté pour être formé, a souligné le contre-amiral Kirby.

Les États-Unis et leurs partenaires mettent en place une procédure de vérification très poussée du profil des candidats pour éviter les infiltrations, qui se poursuivra y compris après le démarrage de l'entraînement.

«Il vaut mieux faire bien que faire vite», a souligné le porte-parole.

Le général Nagata, qui commande les forces spéciales américaines au Moyen-Orient a rencontré récemment à Istanbul des groupes de l'opposition syrienne modérée pour discuter du soutien américain.

Le général est ressorti de ces rencontres avec la conviction que ces groupes «sont intéressés» à fournir des recrues, a expliqué le contre-amiral Kirby.

La CIA a déjà mis en oeuvre un programme d'entraînement de militants syriens, d'ampleur limitée.

Les premiers formateurs américains pourraient être déployés «d'ici 4 à 6 semaines», selon le contre-amiral Kirby. La plupart d'entre eux seront issus des forces spéciales américaines.

En plus des États-Unis, de l'Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie, deux autres pays pour l'instant ont aussi promis de fournir des formateurs, selon le contre-amiral Kirby, qui n'a pas précisé quels étaient ces pays.