Avec plus de 76 000 morts, dont des milliers d'enfants en 2014, la guerre en Syrie a connu son année la plus meurtrière, marquée par la montée en puissance des groupes extrémistes comme l'État islamique (EI).

En Irak voisin, où l'EI s'est emparé également de vastes régions et a commis des atrocités en 2014, les violences ont coûté la vie à plus de 15 000 personnes l'année dernière, la plus sanglante depuis 2007.

Menant depuis près de quatre ans une guerre sans merci aux rebelles, le président syrien Bachar al-Assad est apparu aux côtés de soldats dans une zone de combats de Damas, espérant pour 2015 la «victoire» de son camp.

Et, dans une nouvelle vidéo, deux jeunes femmes affirmant être Vanessa Marzullo et Greta Ramelli, des humanitaires italiennes disparues en Syrie début août, ont réclamé l'aide de leur gouvernement pour être libérées.

3500 enfants tués

Selon un bilan publié jeudi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 76 000 personnes sont mortes en Syrie en 2014, contre plus de 73 000 en 2013 et près de 50 000 en 2012.

Parmi les 17 790 civils tués figurent 3501 enfants, selon cette ONG qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers la Syrie.

S'ajoutent 15 747 rebelles, et 16 979 jihadistes dont une majorité d'étrangers.

«Cette année, on a constaté une augmentation du nombre de jihadistes étrangers tués», a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Du côté loyaliste, 12 861 soldats ont péri, ainsi que 9766 miliciens syriens prorégime et 2167 miliciens étrangers, dont 366 combattants du Hezbollah chiite libanais.

Et 345 morts n'ont pas été identifiés.

Depuis le début du conflit syrien, en mars 2011, plus de 200 000 personnes sont mortes, selon l'OSDH, qui rappelle que son bilan n'inclut pas les milliers de personnes portées disparues dans les geôles du régime ou chez les jihadistes.

Nouvelle vidéo des Italiennes

Parallèlement, dans une vidéo tournée mi-décembre et mise en ligne mercredi, apparaitraient Vanessa Marzullo et Greta Ramelli, deux Italiennes enlevées en août par des hommes armés dans le nord de la Syrie.

La vidéo montre deux jeunes femmes âgées d'une vingtaine d'années, habillées de robes noires et coiffées d'un foulard, assises devant un mur blanc.

Aucun détail de cette vidéo de 23 secondes ne permet d'identifier le groupe qui détient les jeunes femmes, et personne d'autre n'apparaît dans la séquence.

Mais les images sont accompagnées du titre «Le Front Al-Nosra (branche d'Al-Qaïda en Syrie, ndlr) détient deux Italiennes en raison de la participation de leur gouvernement à la coalition» internationale qui mène des raids contre des groupes jihadistes en Syrie.

Les États-Unis et leurs alliés ont mené mercredi 17 raids en Syrie et 12 en Irak, a annoncé le Pentagone.

Al-Nosra, pris pour cible par la coalition, comme l'EI, depuis le 23 septembre, n'a cependant pas fait état de cette vidéo à travers ses comptes officiels sur les réseaux sociaux.

Assad auprès des soldats

À l'occasion du Nouvel An, le président Assad a inspecté mercredi le quartier de Jobar dans l'est de Damas, et théâtre de violents combats entre forces du régime et rebelles.

S'adressant aux soldats, il a souhaité la «victoire» en 2015. Le jour même, à Jobar, au moins 25 soldats et miliciens prorégime ont été tués dans les combats, selon l'OSDH.

La présidence a posté sur les réseaux sociaux une photo montrant M. Assad souriant, portant une doudoune noire en train de parler avec deux militaires près d'un char. Des images diffusées par la télévision officielle le montrent aussi en train de manger avec des soldats et parler avec eux, alors que des tirs peuvent être entendus.

Depuis septembre, le régime mène sa plus grande offensive visant Jobar, depuis sa prise par les rebelles à l'été 2013, pour éloigner toute menace rebelle sur Damas.