Le président syrien Bachar al-Assad a intronisé dimanche son nouveau gouvernement, pressant les ministres de travailler sur la sécurité, la reconstruction, et la lutte contre la corruption.

Ce nouveau gouvernement, formé mercredi, entre en fonction alors que plus de 191 000 personnes sont mortes en Syrie depuis le début de la guerre en mars 2011, selon l'ONU.

Le conflit a décimé l'économie et chassé de chez eux près de la moitié des Syriens, dont trois millions qui ont trouvé refuge à l'étranger.

M. Assad a demandé au nouveau gouvernement d'«offrir une nouvelle vision», selon l'agence officielle Sana, et d'«éviter les erreurs du passé».

Le succès du gouvernement dépendra de sa capacité à «gagner la confiance des citoyens grâce à la transparence et la crédibilité» a-t-il dit, selon Sana.

Le président a reconnu que la sécurité restait le principal souci du pays, déchiré par le conflit né en mars 2011 de la répression sanglante de manifestations anti-Assad.

«Ce problème est géré par le ministère de la Défense et l'armée (...) en même temps, il est important de poursuivre la réconciliation nationale, car elle a été un succès dans de nombreux domaines», a encore dit M. Assad.

Le nouveau gouvernement inclut 11 nouveaux ministres, la plupart des changements ayant eu lieu pour les portefeuilles liés aux Finances et à l'Économie.

M. Assad a nommé le nouveau cabinet après son élection à la présidence en juin, lors du premier scrutin présidentiel à plusieurs candidats organisé en Syrie, une «farce» selon la majorité de la communauté internationale. Seules les personnes vivant dans les zones contrôlées par le régime ont pu y participer.

Dans son discours, M. Assad a également affirmé que le principal défi économique du pays était la reconstruction dans les zones «où la sécurité a été restaurée», tout en appelant ses ministres à combattre les profiteurs et la corruption.

Selon un rapport de l'ONU, trois Syriens sur quatre vivent désormais dans la pauvreté et plus de la moitié (54,3 %) dans l'extrême pauvreté.

Pire, quelque 20 % de la population n'a plus les moyens de satisfaire ses besoins de base, et dans des régions assiégées, elle souffre de faim et de malnutrition.

Le chômage est monté en flèche en passant de 10 % en 2011 à 54 % au dernier trimestre 2013, voire 65 % dans certaines zones.