Au moins 35 personnes ont été tuées vendredi dans un attentat dans la province centrale de Hama, en Syrie, où l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) a gagné du terrain à l'Est.

L'attaque qui a frappé le village d'Al-Horra, contrôlé par les troupes du régime, a également fait plus de 50 blessés a indiqué l'agence officielle Sana, en l'imputant aux rebelles qui cherchent à renverser le régime du président Bachar al-Assad.

«Des terroristes ont fait exploser un camion rempli de près de trois tonnes d'explosifs» a indiqué Sana, citant une source policière.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état de son côté de 38 morts, dont des civils et des membres des forces de sécurité, et de plus de 40 blessés.

Le Front islamique, une coalition de rebelles islamistes qui luttent pour renverser le régime, a revendiqué l'attaque sur son compte Twitter, en précisant que les explosifs placés dans le véhicule avaient été actionnés à distance et visaient des «rassemblements de miliciens d'Assad».

Soldats et rebelles partagent le contrôle de la province d'Hama, tandis que la ville du même nom est aux mains du régime.

La veille, au moins 14 personnes, dont dix civils, avaient péri dans l'explosion d'une voiture piégée dans un quartier de Homs, plus au nord, à majorité alaouite, la confession du chef de l'État.

Il s'agissait du deuxième attentat dans cette ville en moins d'une semaine. Il n'a pas été revendiqué, mais la télévision d'État l'a aussi imputé aux rebelles.

Le régime a repris en mai le contrôle de la quasi-totalité de Homs, après le retrait des rebelles de la Vieille ville assiégée pendant deux ans par l'armée.

À l'est, l'EIIL a gagné du terrain, prenant à des groupes rebelles la ville de Mouhassen et deux autres villages de la province pétrolière de Deir Ezzor, dont il contrôle de larges secteurs, selon l'OSDH.

Ces djihadistes ambitionnent de créer un État islamique dans une zone située à cheval sur la frontière avec l'Irak, où ils mènent une vaste offensive depuis plus de 10 jours.

Au départ accueilli à bras ouverts par les rebelles luttant contre le régime syrien, l'EIIL a été par la suite accusé de volonté hégémonique sur le terrain et d'atrocités à l'égard des civils et des insurgés.

Alors qu'il avait participé en 2013 à quelques opérations de la rébellion, le combat de l'EIIL se concentre depuis janvier contre les insurgés, qui l'accusent de servir ainsi les intérêts du régime de Bachar al-Assad. La guerre entre les deux bords a fait plus de 6000 morts depuis le début de l'année, selon l'OSDH.

À la tête de l'offensive des insurgés sunnites en Irak, l'EIIL y a pris le contrôle de larges pans de territoires dans quatre provinces du nord et de l'est du pays depuis le 9 juin, et tente de se frayer un chemin en direction de Bagdad.

Enfin, dans la province d'Alep (nord) l'armée de Bachar al-Assad, appuyée par des combattants loyalistes, a repris aux rebelles le village d'Adnaniyé, selon l'OSDH.

L'aviation syrienne bombarde régulièrement les secteurs rebelles dans la province d'Alep, où les raids ont déjà causé la mort de 2000 personnes, dont 500 enfants, depuis janvier, selon l'OSDH.