Des centaines d'hommes des quartiers rebelles assiégés de Homs, dans le centre de la Syrie, et qui s'étaient récemment rendus aux autorités, craignent d'être emprisonnés indéfiniment, a rapporté mardi un militant.

Lors d'une opération humanitaire débutée en février et supervisée par l'ONU, 1400 personnes avaient pu être évacuées des secteurs rebelles de Homs, où les conditions de vie sont devenues terribles après près de deux ans de siège.

Alors que l'opération était surtout destinée aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées, des dizaines d'hommes avaient cependant été aussi évacués.

Puis, il y a deux semaines, quelque 300 hommes  - en majorité des combattants rebelles et des insoumis - ont quitté les secteurs assiégés.

«Il y a eu une promesse selon laquelle les déserteurs (combattants rebelles) seraient relâchés s'ils remettaient leurs armes, et c'est ce qu'ils ont fait. Il y a eu également des pourparlers selon lesquels, nous, les insoumis, serions relâchés aussi, mais jusqu'à présent, rien», a indiqué un civil se présentant sous le nom d'Omar.

Lui et d'autres hommes sont toujours détenus dans une ancienne école appelée Al-Andalus, située à Homs.

Omar a déclaré qu'ils étaient détenus dans de bonnes conditions «mais on ne sait pas ce qui va nous arriver».

Dans un courriel à l'AFP, la délégation onusienne en Syrie a indiqué que le coordinateur de l'ONU, Yacoub El Hillo, avait visité le centre Al-Andalus les 7 et 8 avril.

Selon l'ONU, les autorités syriennes n'ont pas indiqué quand ces hommes seraient relâchés.

Lors de la visite de M. Hillo, la délégation a rencontré le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi, qui a mis sur le compte de «procédures administratives» les délais pour libérer les hommes toujours détenus, selon l'ONU.

M. Barazi, a en outre affirmé à l'AFP que «tous les jours, entre 10 et 25 hommes quittent (le vieux Homs assiégé) et rendent leurs armes. Nous les accueillons dans un centre aussi longtemps que cela est nécessaire pour étudier leur situation».

«Chaque personne est un cas spécifique. Certains restent deux jours, d'autres une semaine, et d'autres plus longtemps», a-t-il ajouté.

Le gouverneur a dit ne pas savoir combien d'hommes au total étaient détenus dans l'école.

Ces craintes des détenus interviennent alors que l'armée du régime a repris ces dernières semaines plusieurs villes tenues par les rebelles dans une région près de la frontière libanaise et a lancé mardi une offensive contre le centre de Homs.