Barack Obama a défendu vendredi sa décision de ne pas employer la force contre le pouvoir syrien à l'automne dernier, soulignant que les États-Unis avaient leurs limites.

«Je pense que ce n'est pas vrai de penser que nous étions dans une position, avec quelques frappes ciblées, d'empêcher ce que nous voyons en Syrie», a-t-il déclaré à la chaîne américaine CBS dans une interview enregistrée à Rome, juste avant son départ pour l'Arabie saoudite.

«Ce n'est pas que ça ne valait pas le coup, mais après une décennie de guerre les États-Unis ont leur limites», a-t-il ajouté.

«Nos troupes qui se sont relayées, leurs familles, le coût que cela représente et la capacité de parvenir à une solution viable sans que nous ayons à nous engager pour peut-être une autre décennie» ont fait que les États-Unis n'ont pas voulu aller plus avant, a-t-il encore noté.

«Et il n'est pas clair en fait que l'issue aurait été significativement meilleure» avec une intervention militaire américaine, a-t-il repris.

Le conflit syrien, qui dure depuis trois ans, a déjà fait plus de 146 000 morts.

«Quand vous voyez un pays comme la Syrie, comment il a été démembré, la crise humanitaire, bien sûr ce n'est conforme avec aucune interprétation raisonnable de ce qu'est l'islam, voir des enfants affamés ou tués, voir des familles devoir abandonner leurs maisons...», a encore dit M. Obama.

Quelques heures plus tard, à son arrivée en Arabie saoudite, M. Obama a tenté de dissiper les appréhensions du roi Abdallah au sujet de la politique américaine sur la Syrie et l'Iran en lui assurant que les intérêts stratégiques de leurs deux pays restaient «alignés».

Depuis sa première visite en 2009 en Arabie, l'un des principaux alliés de Washington au Moyen-Orient, les relations entre les deux pays - qui remontent à sept décennies - ont connu des soubresauts, Ryad reprochant notamment à Washington son attitude non interventionniste en Syrie et son ouverture vers l'Iran.

Le royaume, chef de file des monarchies du Golfe, redoute qu'un désengagement des États-Unis du Moyen-Orient et l'ouverture américaine sur l'Iran n'encouragent les ambitions régionales de son rival chiite.