Le chef de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, a exhorté mardi les Européens à fournir des armes - et notamment des missiles sol-air - à la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad, alors que l'armée syrienne vient de reprendre la ville-clé de Yabroud et avance vers l'ouest.

«Nous demandons à l'Union européenne de nous fournir des armes contre l'aviation syrienne en vue de protéger notre population», a dit le chef de la Coalition syrienne, la principale instance de représentation de l'opposition en exil, au cours d'une audition devant une commission du Parlement européen à Bruxelles.

«Nous avons besoin d'armes anti-aériennes, de missiles anti-aériens», a précisé M. Jarba.

Jusqu'à présent, l'UE a pris «des positions louables» sur la Syrie, mais son aide «n'est pas suffisante», a-t-il regretté. «Sans pression militaire très forte sur le régime, il n'y aura pas de solution politique», a-t-il argumenté.

«L'équilibre militaire sur le terrain doit être en faveur des forces de l'opposition pour que nous puissions arriver à une solution politique», a-t-il ajouté.

Les Européens «ne doivent pas craindre que les armes fournies à l'opposition finissent dans les mains des terroristes», a-t-il affirmé. Selon M. Jarba, l'opposition «est capable» de combattre les terroristes et les extrémistes.

Dénonçant une situation humanitaire «catastrophique», il a également demandé l'instauration de couloirs humanitaires. Le dirigeant de l'opposition a enfin réclamé «une mesure contraignante» du Conseil de sécurité des Nations unies pour obliger les «milices armées» venant de l'étranger à quitter la Syrie. M. Jarba a mis en cause le Hezbollah libanais ainsi que «des mercenaires» venus d'Irak et d'Iran pour soutenir l'armée syrienne. Il a également dénoncé «les mercenaires» d'Al-Qaïda et les djihadistes de l'Émirat islamique d'Irak et du Levant (EIIL) qui combattent le régime syrien.

Les forces de l'opposition syrienne combattent «le terrorisme d'EIIL, le terrorisme du régime d'Al-Assad et le terrorisme des mercenaires irakiens, iraniens et du Hezbollah», a insisté M. Jarba.

«Dans le cadre de ce combat, nous avons le droit de bénéficier d'une aide militaire et humanitaire inconditionnelle», a-t-il estimé.