La soeur d'un photoreporter pigiste canadien affirme que son frère a été tué à Alep, dans le nord de la Syrie.

Selon Justina Rosa Botelho, Ali Moustafa, un Torontois âgé de 29 ans, a été tué dimanche dans un bombardement.

Dans une entrevue téléphonique accordée à l'Associated Press, Mme Botelho dit avoir appris le funeste sort de son frère après que des militants lui eurent envoyé une photo de sa dépouille.

«Il voulait simplement que la planète soit informée sur les droits de l'homme et toutes les choses horribles qui se produisent là-bas. Il avait cette passion d'informer les gens», a-t-elle dit.

Un résidant d'Alep, Abu Hassan al-Marea, a également confirmé que M. Moustafa avait trouvé la mort après qu'un baril explosif fut tombé près de l'endroit où se trouvait en compagnie de pompiers.

La Syrie est le pays le plus dangereux du monde pour les journalistes.

Depuis le début du conflit en mars 2011, des dizaines d'entre eux ont été enlevés ou tués par les forces gouvernementales et par les rebelles.

Les reporters les plus vulnérables sont les journalistes indépendants qui ne reçoivent pas de formation en sécurité d'équipement ou encore d'assurance de la part d'une entreprise.

M. Moustafa vendait des clichés aux agences de presse EPA et SIPA.

Les barils explosifs largués par l'armée de l'air syrienne ont également fait des ravages parmi la population civile, puisqu'il s'agit d'armes imprécises. Les attaques du genre contre Alep ont tué des centaines de personnes après avoir fait exploser des maisons, des véhicules et des commerces, en plus de provoquer la fuite de milliers de personnes.

Au dire de M. Marea, un hélicoptère syrien a largué une première bombe sur la région d'Hadariyeh, avant d'en larguer une deuxième, blessant alors mortellement le photographe qui s'était rapproché pour constater les effets de l'explosion.

Lors d'une entrevue donnée en juillet 2013, M. Moustafa a confié à un journaliste qu'il s'était tout d'abord rendu en Syrie en mars de la même année après avoir visité Israël, les Territoires palestiniens et l'Égypte. «J'ai senti qu'il était important de s'y rendre pour couvrir la guerre en direct. D'une certaine façon, je suis également fasciné par la guerre, pas pour son côté sanglant, mais pour la façon dont elle a un impact sur les êtres humains. Qu'est-ce qu'elle nous enlève? Quel est son héritage? Et, de façon plus importante, en quoi nous transforme-t-elle?»