L'aviation syrienne a mené vendredi plusieurs raids près de Yabroud, tuant au moins six personnes dans ce bastion rebelle de la province de Damas, près de la frontière libanaise, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Après une série de six raids aériens dans la matinée près de Yabroud, des hélicoptères ont largué des barils d'explosifs sur plusieurs quartiers de la ville, tuant cinq hommes et une femme, a expliqué l'OSDH.

Jeudi, au moins 17 insurgés islamistes avaient été tués lors d'une offensive des forces loyalistes et du Hezbollah pour contrôler les collines environnantes, selon la même source.

L'agence officielle Sana a pour sa part évoqué «une série d'opérations» concentrées sur Yabroud et ses environs.

Ces combats, dans lesquels le mouvement armé chiite libanais du Hezbollah est largement impliqué, visent à bloquer toute infiltration rebelle vers le Liban, notamment vers la ville sunnite d'Aarsal, dans la plaine de la Bekaa.

Le Hezbollah assure que les voitures utilisées dans les attentats dont il est la cible sont piégées à Yabroud avant d'être conduites vers le Liban, via Aarsal.

Dans la même région, les 13 religieuses et leurs trois assistantes enlevées début décembre par des combattants du front al-Nosra n'ont plus donné signe de vie depuis 72 heures après avoir été déplacées de Yabroud vers une destination inconnue.

«Elles sont dans une situation de détresse et je suis alarmée car je crains le pire. Elles doivent suivre le groupe rebelle qui les garde en otage et qui les déplace au gré des combats. Nous n'avons plus de contact direct avec elles», a affirmé Soeur Agnès, qui appartient au même diocèse.

Au Liban, trois roquettes tirées depuis la Syrie sont tombées sans faire de blessé près des villes de Labweh et de Nabi Othman, où le Hezbollah est influent, a annoncé l'armée.

Le puissant groupe jihadiste de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) a revendiqué sur Twitter ces tirs en expliquant qu'il s'agissait de représailles après les raids aériens de la matinée près de Yabroud.

Dans la province centrale de Hama, au moins 14 membres des forces du régime et 9 rebelles sont morts dans de violents combats pour le contrôle de la ville de Morek sur la route stratégique reliant Hama et Idleb et qui est vitale pour approvisionner le camp militaire de Wadi Deif, selon l'OSDH.

L'armée cherche à reprendre Morek, prise il y a un mois par les rebelles.

Au nord-est, de violents combats se déroulent depuis minuit autour du camp de la brigade 17 près de Raqa, entre les forces du régime et les jihadistes de l'EIIL.

Depuis le début mi-mars 2011 de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, qui s'est militarisée face à la répression, les violences en Syrie ont fait au moins 140 000 morts, selon l'OSDH, et des millions de déracinés.