Le premier ministre du gouvernement de transition de l'opposition syrienne, Ahmed Tomah, a dit jeudi toujours «croire à une solution négociée» pour la paix dans son pays, malgré l'échec récent des négociations de Genève.

«Je crois malgré tout encore à une solution négociée et j'espère que la communauté internationale va à l'avenir exercer davantage de pression sur le régime syrien», a dit M. Tomah, questionné sur ses espoirs après l'impasse de Genève, lors d'un point presse à Berlin.

La conférence de Genève s'était ouverte le 22 janvier en Suisse et les tractations entre Damas et l'opposition s'étaient poursuivies jusqu'au 15 février, mais sans produire aucun résultat.

M. Tomah, qui a été reçu avec plusieurs membres du gouvernement de transition de l'opposition syrienne mercredi par le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a également dit croire que l'Allemagne pouvait contribuer à une solution pour son pays.

Le ministre de l'Économie et des Finances du gouvernement de transition de l'opposition syrienne, Abrahim Miro, a rappelé que l'Allemagne avait créé un fonds avec les Émirats Arabes Unis, destiné à financer des projets pour aider à la reconstruction dans les zones contrôlées par l'opposition modérée.

Ce fonds, doté actuellement de 50 millions d'euros (75,98 millions $ CAN), a reçu mercredi un apport du Japon de 10 millions d'euros (15,2 millions)$, selon le ministère allemand des Affaires étrangères.

«Nous espérons une adhésion de la France et de la Grande-Bretagne», a dit M. Miro, précisant plus tard qu'il tablait sur cette dernière dans les prochains jours ou prochaines semaines.

M. Tomah a par ailleurs confirmé l'arrestation et le placement en détention des membres des familles d'opposants qui s'étaient rendus à la conférence de paix dite Genève-II fin janvier en Suisse, annoncés mercredi soir par Washington.

«C'est vrai (...) toute personne, liée même de loin à l'opposition en Syrie, court le danger d'être arrêtée et pas seulement», a-t-il dit, rappelant «l'exécution» du fils de Fayez Sara, un membre important de la coalition de l'opposition syrienne. La «mort sous la torture» dans une prison de Damas de ce dernier avait été dénoncée début février par l'opposition.