L'opposition syrienne de l'intérieur, tolérée par le régime, a annoncé mercredi qu'elle ne participerait pas à la conférence de paix de Genève-2, estimant que le sort des Syriens avait été décidé à l'avance par les puissances étrangères.

Le Comité de coordination nationale pour les forces de changement démocratique (CCND) ne fait pas partie de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, dont les responsables sont en exil.

Cette dernière, profondément divisée sur la question, doit décider vendredi de sa participation à la conférence internationale dite «Genève-2» qui doit s'ouvrir le 22 janvier en Suisse.

L'ONU, les États-Unis et la Russie ont mis l'opposition «devant le fait accompli en lui demandant de faire son possible pour faire réussir cette mission difficile et compliquée en quatre jours», a affirmé mercredi le CCND dans un communiqué, en référence au délai entre la décision de la coalition et l'ouverture de la conférence.

«On ne peut pas dire que cette manière d'organiser une conférence pour décider de l'avenir d'un peuple soit sérieuse, sauf s'il n'y a que la décision internationale qui compte», poursuit le CCND.

«Il est demandé à nous les Syriens de se plier à la volonté internationale dans le cadre d'un scénario préparé à l'avance pour décider de notre sort», a-t-il souligné, refusant de cautionner «tout accord international» aux dépens de la «tragédie syrienne».

Le Comité a précisé ne pas avoir reçu d'invitation en son nom, mais une copie de celle adressée au chef de la Coalition Ahmad Jarba.

La conférence de Genève-2 vise à rassembler autour d'une même table des représentants du régime et de l'opposition en Syrie pour tenter de mettre en place une transition politique susceptible de mettre fin au bain de sang dévastant le pays depuis mars 2011.

La Coalition exige que la transition aboutisse au départ du président Bachar al-Assad, qui rejette pour sa part catégoriquement un tel scénario.