Un journaliste et un photographe suédois disparus en novembre en Syrie ont été libérés au Liban, a indiqué mercredi à l'AFP l'ambassadeur de Suède au Liban et en Syrie.

«Oui, les deux sont libres», a affirmé l'ambassadeur Niklas Kebbon.

«Nous avons ramené mercredi un journaliste suédois, disparu en Syrie, d'Arsaal (dans l'est du Liban) à notre bureau à Beyrouth où il a été remis à l'ambassadeur de Suède», a pour sa part déclaré à l'AFP Claire Kaplun, coordinatrice pour la communication du Comité international de la Croix-Rouge à Beyrouth.

Selon une source diplomatique à Beyrouth, l'autre journaliste avait été libéré samedi au Liban.

Les deux Suédois libérés sont le photographe indépendant Niclas Hammarström, qui travaille pour l'agence photo Kontinent et le quotidien Aftonbladet, et le journaliste indépendant, Magnus Falkehed, basé à Paris et écrivant principalement pour le quotidien Dagens Nyheter.

«Ils sont en bonne forme», a déclaré un journaliste, ami des deux, Erik Aasheim, à l'agence de presse suédoise TT.

«C'est un grand soulagement de voir les deux journalistes suédois hors de Syrie. Mais malheureusement, il y en a d'autres qui y sont retenus contre leur volonté», a affirmé sur Twitter le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt.

Selon une source diplomatique, les deux Suédois avaient pénétré en novembre clandestinement en Syrie à partir du village d'Aarsal dans l'est du Liban, afin de faire un reportage dans la région syrienne de Qalamoun, et ils ont disparu sur le chemin du retour.

Aucune précision n'a émergé sur l'identité de leurs ravisseurs ni sur la façon dont ils avaient regagné leur liberté.

Niclas Hammarström a indiqué par téléphone à Aftonbladet qu'ils avaient été maltraités.

Après une tentative d'évasion manquée lors de laquelle il a reçu une balle dans une jambe, ils ont été battus «avec diverses armes», a-t-il raconté.

Les conditions de détention étaient très rudes, selon lui. «On a été emprisonnés dans une cave tout le temps. Il faisait entièrement noir. On ne recevait pas grand-chose à manger et on n'avait le droit d'aller aux toilettes qu'une fois par jour», a-t-il expliqué.

Les deux journaux qui les emploient régulièrement, Dagens Nyheter (DN) et Aftonbladet, «ont tâché de distinguer la question des personnes et le travail rédactionnel, une chose pas du tout facile pour des entreprises qui normalement misent tout sur l'obtention des faits afin de les publier. Les efforts pour libérer les Suédois ont été fournis dans le secret», a souligné sur son blogue le rédacteur en chef d'un quotidien concurrent Expressen, Thomas Mattsson.

«Pendant leur captivité, on communiquait avec leurs familles et avec les autorités suédoises. Après on ne peut pas en dire plus sur ce qui s'est passé pendant leur captivité», a expliqué à l'AFP Clément Morin, responsable des images chez Kontinent.

«C'est un soulagement et une joie énormes», a déclaré le rédacteur en chef de DN, Peter Wolodarski, cité par son propre journal.