Le président iranien Hassan Rohani a souhaité jeudi que la prochaine conférence internationale de paix sur la Syrie mène à des élections «libres» dans ce pays.

La conférence prévue le 22 janvier à Genève, dite Genève-2, doit «préparer le terrain afin d'avoir des élections absolument libres et sans condition préalable», a déclaré M. Rohani en marge d'une rencontre avec son homologue irakien Nouri al-Maliki, selon le site de la présidence iranienne.

«Il est de notre responsabilité mutuelle de défendre les idéaux et les demandes du peuple syrien, spécialement durant Genève-2», a ajouté M. Rohani.

Le régime syrien et l'opposition ont affirmé leur volonté de se rendre à Genève en janvier, mais ils semblent irréconciliables sur la place réservée au président Bachar al-Assad dans une éventuelle transition négociée.

Le régime syrien a affirmé mercredi qu'il revenait au président Assad de mener la transition en cas d'accord à Genève. L'opposition politique et les rebelles refusent quant à eux toute présence de M. Assad dans la transition.

M. Rohani a également estimé que la conférence de paix devrait «mettre l'accent sur l'expulsion complète des terroristes», qualificatif utilisé par le régime syrien pour désigner les rebelles.

L'Iran est le principal allié régional du régime du président Assad qui combat depuis plus de deux ans une rébellion armée.

L'objectif de la conférence est de tenter de mettre fin à la guerre qui a fait plus de 126 000 morts en 33 mois selon une ONG syrienne.

Lundi, l'émissaire international Lakhdar Brahimi a renouvelé son souhait que l'Iran et l'Arabie saoudite, qui soutient la rébellion, participent à cette conférence initiée par Moscou et Washington. L'opposition syrienne est opposée à la participation Téhéran, le régime à celle de Riyad.

S'agissant de l'accord conclu fin novembre entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran, M. Maliki l'a qualifié d'«important et précieux pour l'Iran et pour les pays de la région».

«Le gouvernement irakien espère voir ses conséquences à long terme sur la stabilité régionale», a dit M. Maliki, cité par la présidence.

Concernant les relations bilatérales entre ces deux pays à majorité chiite, M. Maliki a appelé à la création dans chaque pays d'un comité «afin de résoudre les problèmes de frontières et appliquer l'accord de 1975» sur la rivière Arvand, ou Chat al-Arab en arabe, qui sépare les deux pays.

Selon un communiqué publié à Bagdad, il a également souhaité la création d'un comité mixte pour lutter contre la désertification dans les régions irakiennes qui provoquent des tempêtes de sable et entraînent des problèmes écologiques en Iran.

M. Maliki, qui a également été reçu par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, effectue son premier voyage en Iran depuis la prise de fonction de M. Rohani en août.

Il doit également se rendre à Machhad (nord-est), une ville sainte chiite, avant son départ vendredi.