L'Iran et la Turquie ont appelé mercredi à un cessez-le-feu en Syrie avant la tenue de la conférence internationale de paix Genève-2, prévue en janvier, selon l'agence Mehr.

«Tous nos efforts devraient porter sur la façon de mettre fin à ce conflit et parvenir à un cessez-le-feu, si possible avant même Genève-2», a affirmé le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, lors d'une conférence de presse conjointe à Téhéran avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu.

«Nous ne devrions pas attendre deux mois» pour arriver à une éventuelle interruption des combats, a ajouté M. Davutoglu. «Avant cela, nous devons préparer le terrain pour un cessez-le-feu qui mènera Genève-2 à un succès».

Les deux responsables ont affirmé avoir «plusieurs points de vue semblables», notamment sur le fait qu'il n'y a «pas de solution militaire» à la guerre en Syrie qui a fait plus de 120 000 morts depuis son début en mars 2011 selon une ONG syrienne.

L'Iran est le principal allié du régime de Bachar al-Assad alors que la Turquie soutient la rébellion syrienne.

La conférence de Genève-2 a été initiée par la Russie et les États-Unis afin d'amener régime et rebelles à la même table de négociations le 22 janvier, mais la liste des participants n'est pas encore définie et l'objectif de la réunion est loin de faire l'unanimité.

La Coalition de l'opposition syrienne s'est dite prête à se rendre à Genève à la condition que le président Bachar al-Assad ne joue aucun rôle dans la phase transitoire. En revanche, le régime syrien et son allié iranien excluent totalement un départ de M. Assad avant l'élection présidentielle prévue en 2014.

Lors de la réunion de Genève-1, en juin 2012, les participants s'étaient mis d'accord sur la formation d'un gouvernement de transition tout en passant sous silence le sort de M. Assad.

Une délégation mandatée par le président Assad

Une délégation officielle syrienne, «munie des directives du président Bachar al-Assad», participera à la conférence de paix fixée le 22 janvier à Genève, a affirmé mercredi une source au ministère syrien des Affaires étrangères.

«La Syrie annonce sa participation avec une délégation officielle munie des directives du président Bachar al-Assad et des revendications du peuple syrien, avec en premier lieu l'anéantissement du terrorisme», a indiqué cette source citée par l'agence officielle Sana.

Le ministère a précisé que la délégation syrienne ne venait pas à Genève pour remettre les clés du pouvoir et qu'il était hors de question d'écarter Bachar al-Assad comme le réclament les pays occidentaux et l'opposition.

«La délégation officielle syrienne va à Genève non pas pour remettre le pouvoir, mais pour dialoguer avec ceux qui sont attachés à l'intérêt du peuple syrien et qui soutiennent une solution politique pour le futur de la Syrie», a-t-il affirmé.

«Notre peuple ne permettra pas à quiconque de lui voler son droit à choisir son avenir et ses dirigeants, car l'essentiel à Genève est de faire valoir les droits du peuple syrien et non pas de ceux qui ont versé le sang de ce peuple», a ajouté le ministère.

Répondant «aux ministres des Affaires étrangères français, britannique et autres, comme à leurs agents dans le monde arabe, qui ont insisté sur le fait qu'il n'y avait pas de place pour le président Assad dans la phase transitoire, le ministère leur rappelle que l'époque du colonialisme est révolue et qu'ils doivent abandonner leurs illusions, sinon il est inutile qu'ils assistent à Genève-2», a-t-il martelé.