Les experts de l'ONU chargés d'enquêter sur les allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie sont à la Haye où ils «terminent leurs préparatifs avant leur départ» pour Damas, a indiqué mardi l'ONU.

«Ces préparatifs seront terminés dans les prochains jours, après quoi la date de la mission en Syrie sera annoncée», a ajouté le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.

Entretemps, a-t-il précisé, l'ONU «travaille à finaliser les modalités logistiques et légales pour les enquêtes, sur la base de l'accord conclu le mois dernier avec la Syrie».

L'ONU avait annoncé fin juillet que le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad autorisait les experts onusiens à enquêter sur trois sites où l'utilisation d'armes chimiques a été rapportée, dans le conflit qui dure depuis 28 mois. L'un de ces sites est Khan al-Assal, près d'Alep (nord). Damas affirme que les rebelles y ont fait usage d'armes chimiques le 19 mars, tuant au moins 26 personnes dont 16 soldats syriens. Selon l'opposition, c'est le pouvoir syrien qui a mis en scène cette attaque.

L'ONU n'a jamais précisé le nom des deux autres sites ni combien de temps l'équipe comptait rester en Syrie.

Selon des diplomates, les enquêteurs devraient être sur place dans le courant de la semaine prochaine et espèrent terminer leur travail avant fin août sur les trois sites.

Le chef de la mission, le Suédois Ake Sellstrom, sera accompagné de dix experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'opposition syrienne a affirmé que les enquêteurs pourraient accéder «sans entraves» aux sites sous son contrôle où des armes chimiques auraient été utilisées.

Damas avait demandé une enquête des Nations unies dès le mois de mars mais insistait pour que l'ONU se concentre uniquement sur le site de Khan al-Assal. Le secrétaire général Ban Ki-moon souhaitait par contre un accès plus large et des enquêtes sur d'autres sites.

Selon l'ONU, la Syrie, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis lui ont signalé 13 attaques à l'arme chimique depuis le début du conflit.