Les missiles balistiques utilisés par le régime syrien contre la rébellion tuent de nombreux civils, y compris des enfants, a dénoncé lundi l'organisation Human Rights Watch (HRW) après avoir enquêté sur neuf missiles tirés entre février et juillet.

Ces neuf tirs ont tué au moins 215 personnes, dont une centaine d'enfants, assure HRW qui a visité sept des neuf sites évoqués en Syrie.

«Les commandants militaires devraient avoir pour politique de ne pas utiliser les missiles balistiques dans les zones habitées par des civils», a insisté l'organisation de défense des droits de l'Homme basée à New York.

L'usage répété de ces missiles contre des zones peuplées «laisse fortement penser que l'armée utilise volontairement des techniques de guerre incapables de faire la différence entre civils et combattants, ce qui constitue une grave violation du droit humanitaire international».

Selon HRW, une grande partie de ces missiles sont tirés depuis une base près de Qalamoun, au nord-est de Damas, déjà signalée par des militants syriens anti-régime.

Citant un rapport de l'Institut international d'études stratégiques en 2011, HRW rappelle que l'armée syrienne dispose d'un arsenal de missiles Scud, SS-21 Tochka et Luna-M.

Sur le terrain, HRW a recueilli le témoignage de militants et d'habitants, et évoque ainsi l'histoire de Hassan Yassine, tué chez lui avec sa femme et leurs sept enfants mineurs, par un missile tiré sur leur quartier d'Alep (nord).

Depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire contre le président syrien Bachar al-Assad qui s'est transformée en guerre civile, les violences ont fait plus de 100 000 morts, pour la plupart des civils, selon l'ONU et poussé des millions de personnes à fuir leur foyer.