Des combats entre armée syrienne et rebelles se déroulaient mercredi à la périphérie de Khan al-Assal, localité près d'Alep (nord) capturée récemment par les insurgés et que le régime tente de reprendre, selon une ONG.

La localité était tombée le 22 juillet aux mains des rebelles, qui y ont tué 150 soldats en deux jours, dont 50 par exécution, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Des combats se déroulent aux abords de Khan al-Assal, les forces régulières tentant de reprendre cette localité», précise mercredi l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires.

Khan al-Assal était le dernier bastion des forces du président Bachar al-Assad dans l'ouest de la province d'Alep, une région qui échappe en grande partie au contrôle du régime.

C'est aussi dans cette localité que les deux camps s'étaient mutuellement accusés en mars d'avoir utilisé des armes chimiques qui auraient tué 30 personnes, selon un bilan de l'Observatoire et du régime.

Par ailleurs, les forces du régime ont pilonné dans la nuit des quartiers d'Alep, dont Qadi Askar, Sakhour, Massaken Hanano et Mayssara. Des enfants ont été blessés dans ce dernier quartier par la chute de roquettes sur un hôpital de campagne.

Les rebelles ont récemment marqué des points dans le Nord, notamment dans la région d'Alep.

Dans ce contexte, le journal Al-Watan, proche du régime, a annoncé que «des renforts militaires vont bientôt parvenir à Alep», citant un haut responsable syrien.

«Alep est toujours en tête des priorités des dirigeants syriens (...) Ceux qui misent sur sa chute entre les mains du terrorisme international» vont être déçus, affirme le quotidien, en référence aux rebelles appuyées par des pays arabes et occidentaux.

Pour le journal, «les exploits stratégiques de l'armée à Homs (centre) et dans la Ghouta orientale (autour de Damas) font que cette armée est plus que jamais déterminée à accomplir sa mission à Alep».

Le régime assoit en effet de plus en plus son pouvoir dans la région et la ville de Homs. L'armée appuyée par le Hezbollah libanais, a repris lundi le quartier clé de Khaldiyé et bombarde depuis la vieille ville, dernier bastion rebelle dans cette troisième ville de Syrie surnommée par les militants «capitale de la révolution».

Toujours dans cette ville, la raffinerie de Homs a été bombardée pour la deuxième fois en une semaine, indique l'OSDH sans plus de détails. Selon l'agence officielle Sana, des ouvriers ont été blessés par «des roquettes lancées par des terroristes».

Dans les quartiers périphériques de la capitale, des bombardements ont visé le quartier de Barzé (nord), secoué par les combats, de Jobar (est) et le camp palestinien de Yarmouk, dans la banlieue sud, où les raids ont provoqué un incendie.

À Raqa (nord), des combats se déroulent à la périphérie de l'aéroport militaire de Tabqa, selon l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales.

Et dans le sud, cinq hommes du village al-Bakar dans la province de Deraa ont péri sous la torture après leur arrestation il y a quelques jours, d'après l'ONG.

La Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé à un cessez-le-feu à l'occasion de la fin du ramadan la semaine prochaine, dans un conflit ayant fait plus de 100 000 morts depuis mars 2011, selon l'ONU.

Un appel similaire lancé l'an dernier pour la même occasion n'avait pas réussi à stopper les violences.