Au moins 13 personnes ont été tuées dimanche dans un quartier de Damas où des combats opposent les rebelles à l'armée syrienne qui y assiège des centaines de familles, selon l'Observatoire syrien de droits de l'Homme.

«Le siège est dû au fait que les tireurs embusqués du régime sont postés sur les périphéries de Qaboun, ce qui rend difficile le mouvement d'exode», explique l'ONG.

Les violents combats se déroulent à l'intérieur et à la périphérie du quartier de Qaboun, d'où l'armée cherche à déloger les insurgés depuis des mois, selon l'organisation qui se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires.

L'armée pilonne en même temps le secteur, ce qui a causé la mort d'au moins 13 personnes, dont sept rebelles, ajoute l'OSDH.

Dans une vidéo de près de trois minutes diffusée par les militants à Qaboun, de violents tirs d'artillerie et au mortier étaient entendus presque sans interruption, des fumées noires se dégageant de plusieurs endroits du secteur.

L'organisation basée au Royaume-Uni a qualifié le siège des habitants, et notamment des enfants, d'«étouffant».

«Il y a une grande pénurie de produits alimentaires et certaines familles n'ont rien à donner à manger à leurs enfants», indique l'OSDH.

Toujours à Qaboun, des dizaines de personnes qui étaient détenues par les forces du régime dans un endroit souterrain près d'une mosquée ont retrouvé la liberté à la suite des combats qui ont forcé l'armée à se retirer du lieu, selon l'OSDH.

Dans ce même quartier, une vidéo diffusée samedi par des militants montre la destruction, vraisemblablement par des tirs de rebelles, d'un char de l'armée syrienne circulant près des décombres d'une maison.

«Les héros de l'Armée syrienne libre (ASL) détruisent un char BMP (véhicule de combat soviétique) à Qaboun», indique la vidéo qui montre le char visé par des tirs avant de prendre feu.

«Que Dieu soit loué!» s'écrie la personne filmant la scène. «Ce sont ces chars qui tuent nos enfants», ajoute-t-elle.

Les forces du régime cherchent depuis des mois à déloger les rebelles des quartiers périphériques de la capitale, sans toutefois y parvenir.

Pour leur part, les insurgés tirent de manière irrégulière des obus sur la capitale, où les jihadistes ont multiplié les attentats suicide à la voiture piégée.

Ailleurs dans le pays, le Croissant Rouge est parvenu à faire entrer 5000 rations alimentaires à la prison centrale d'Alep (nord), assiégée par les rebelles depuis trois mois.

«Les rebelles ont autorisé (le Croissant Rouge) à faire entrer les rations durant le mois de jeûne musulman du ramadan», précise l'OSDH.

Au moins 120 prisonniers sont morts depuis mai dernier en raison des bombardements, du manque de médicaments et de nourriture.

Les rebelles, qui veulent libérer les 4000 détenus de cette vaste prison, occupent depuis avril une partie du site, mais les forces du régime contrôlent toujours les bâtiments dans lesquels se trouvent les prisonniers.

Les combats et les bombardements quotidiens se poursuivent dans la grande majorité des provinces syriennes, plus de deux anas après le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad, au départ pacifique avant de se militariser en raison de la répression.

Dimanche, un homme et ses trois enfants ont été tués dans le district de Jabal al-Zawiya, dans la province d'Idleb (nord-ouest) par le raid d'un hélicoptère militaire.

L'OSDH dénombre 58 morts - 15 civils, 28 rebelles et 15 soldats - dans les violences à travers le pays samedi.