L'Iran a souhaité mardi participer à la conférence internationale sur la Syrie prévue en juin à Genève malgré l'opposition de la France, estimant que celle-ci devait être «élargie avec la participation de tous les pays ayant une influence» sur les parties en conflit, à la veille d'une réunion de préparation de cette conférence à Amman.

«La condition pour que Genève 2 réussisse est que cette réunion soit élargie, avec la participation de tous les pays ayant une influence sur les événements en Syrie», a affirmé le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, soulignant que personne «ne doute dans le monde que l'un des principaux pays ayant de l'influence soit la République islamique».

La France a indiqué vendredi qu'elle ne voulait pas que l'Iran participe à la conférence des «Amis de la Syrie» dite de «Genève 2» entre régime et rebelles, initiée par la Russie et les États-Unis. Moscou, un allié de Damas, a demandé au contraire la présence de cet autre grand soutien du régime syrien et de l'Arabie Saoudite, considérant ces pays comme deux acteurs clés pour trouver une solution politique à la crise syrienne.

Téhéran n'avait pas participé à la première réunion de Genève de juin 2012 qui doit constituer la base des prochaines négociations. Le médiateur d'alors Kofi Annan avait proposé sa présence, mais les États-Unis et la France s'y étaient opposés.Cette réunion avait débouché sur un texte appelant à la fin immédiate des violences qui ravagent la Syrie depuis plus de deux ans et prévoyant la mise en place d'un processus de transition politique, mais sans se prononcer sur le sort de M. Assad.

«La (prochaine) conférence de Genève est la preuve que la position et la proposition de l'Iran sont justes, a expliqué M. Araghchi. Dès le premier jour, nous avons dit que la seule solution est un dialogue entre le pouvoir et l'opposition. Le fait que la communauté internationale se dirige vers cette position est une bonne chose».