L'année 2013 a débuté dans la violence en Syrie avec une série de raids aériens de l'armée contre les bastions rebelles à la périphérie de Damas et la fermeture de l'aéroport d'Alep après la multiplication des attaques rebelles.

Ces violences persistantes viennent rappeler les difficultés à parvenir à un règlement politique du conflit qui ensanglante la Syrie depuis mars 2011 et jettent un doute sur la volonté des protagonistes de s'engager à mettre en oeuvre le dernier plan de sortie de crise du médiateur Lakhdar Brahimi.

C'est la première fois que l'aéroport d'Alep, la deuxième ville du pays, est fermé depuis le début du conflit. L'aéroport de Damas a connu des perturbations en raison des violents combats qui avaient gagné fin novembre les abords de la route y menant, mais est resté ouvert.

«Cette fermeture est une mesure provisoire qui a été prise après que des combattants de l'opposition armée ont tenté à plusieurs reprises de viser des avions civils, ce qui pourrait provoquer une catastrophe humanitaire», a affirmé à l'AFP une source à l'aéroport sous le couvert de l'anonymat.

Selon elle, l'aéroport sera fermé «pour une très courte durée, le temps de reprendre le contrôle des zones entourant l'aéroport où sont déployés les opposants armés afin de garantir la sécurité des avions».

Les autorités aéroportuaires ont confirmé cette fermeture, mais assuré qu'elle était due à des travaux de maintenance.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait affirmé que le trafic aérien à Alep avait été interrompu dimanche au lendemain d'une forte explosion, probablement provoquée par un bombardement rebelle, qui avait provoqué l'incendie d'un avion civil.

L'aéroport d'Alep est stratégique pour les rebelles, car les troupes du régime l'utilisent pour envoyer des renforts dans cette ville en proie à une guérilla urbaine. Les rebelles sont parvenus à prendre plusieurs portions de la route stratégique Damas-Alep.

Ailleurs dans le pays, aux premières heures de la nouvelle année, les chasseurs-bombardiers sont entrés en action contre des poches de résistance rebelles à la périphérie de Damas, où six civils ont été tués, selon l'OSDH.

À Damas, des roquettes se sont abattues sur le camp de réfugiés palestinien de Yarmouk (sud) faisant un mort, a poursuivi l'OSDH, sans préciser l'origine des tirs.

L'aviation a aussi bombardé Idleb (nord-ouest), et l'artillerie du régime a pilonné les provinces de Hama (centre) et de Lattaquié sur la côte ouest, a ajouté l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins.

Bombardements et violents combats secouaient aussi les régions de Homs (centre), Deir Ezzor (est), et Deraa (sud), a-t-elle détaillé en faisant état d'un premier bilan provisoire de 28 morts à travers le pays.

La Syrie a basculé dans la guerre civile après qu'une révolte populaire violemment réprimée par le régime se soit militarisée et les combats opposent désormais les soldats aux déserteurs de l'armée aidés par des civils ayant pris les armes, mais aussi des jihadistes venus de l'étranger.

En 21 mois, plus de 46 000 personnes ont péri, selon l'OSDH.

Lundi, le régime s'est dit pour tout plan de règlement par le dialogue après une proposition de M. Brahimi d'une «solution basée sur la déclaration de Genève prévoyant un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement avec des prérogatives entières et un plan pour des élections soit présidentielle soit parlementaires».

La déclaration de Genève du 30 juin n'évoque pas le sort du président Bachar al-Assad.

Dans la nuit, des dizaines d'hommes et de femmes, coiffées de chapeaux de père Noël, ont manifesté dans un quartier de Damas pour souhaiter «une année noire» à M. Assad, selon une vidéo mise en ligne par des militants. «Que Dieu protège l'Armée syrienne libre (rebelles)», ont-ils scandé.