Le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi a assuré dimanche que l'armée n'était pas intervenue dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, situé dans le sud de Damas et théâtre de violences meurtrières ces derniers jours.

Au cours d'une conférence de presse, M. Zohbi a également appelé à tenir les camps de réfugiés palestiniens à l'écart de la crise en Syrie, déchirée par plus de 21 mois de violences.

Des affrontements entre combattants pro et anti-régime avaient débuté le 16 décembre dans ce camp, avant de cesser jeudi, malgré quelques tirs sporadiques.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'armée de l'air a mené plusieurs raids meurtriers sur Yarmouk, où les rebelles avaient pris l'avantage sur les combattants pro-régime.

Mais le ministre Zohbi a assuré que «l'armée syrienne n'est pas du tout intervenue militairement dans le camp, ni par voie terrestre ni par voie aérienne». Selon lui, les comités populaires, civils chargés de la protection du camp, ont «convenu de déposer les armes quand ils ont réalisé que l'armée n'interviendrait pas».

Il a noté que «la situation est revenue à la normale dans le camp et les habitants (en) ont sorti les hommes armés, faisant revenir la stabilité».

Quelque 100 000 des 150 000 habitants de Yarmouk avaient fui le camp au cours de la semaine écoulée, un grand nombre d'entre eux s'installant dans des jardins publics et des places à Damas, selon l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA). Environ 2.800 ont gagné le Liban voisin, selon la Sûreté générale libanaise.

Plusieurs journaux libanais ont fait état d'un accord intervenu entre les parties adverses sous les auspices de Mokhtar Lamali, le représentant à Damas du médiateur international Lakhdar Brahimi et au terme duquel tous les hommes armés devaient avoir quitté ce camp.

Selon M. Zohbi, le ministère syrien des Affaires étrangères a écrit à l'ONU et à son secrétaire général Ban Ki-moon pour les exhorter à «demander aux pays soutenant les groupes terroristes armés et les encourageant à occuper le camp de réfugiés de Yarmouk (...), à les forcer à sortir du camp immédiatement pour préserver la vie des réfugiés palestiniens, et pour empêcher (sa) destruction».

Le terme «groupes terroristes armés» est utilisé par les autorités syriennes pour désigner les rebelles.