Une centaine de partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi ont été renvoyés samedi devant la justice notamment pour des meurtres et l'incendie d'un bâtiment universitaire, a annoncé le bureau du procureur général d'Égypte.

Les partisans de M. Morsi, premier président démocratiquement élu d'Égypte, font face depuis sa destitution le 3 juillet 2013 à une violente répression. Plus d'un millier ont été tués, 15 000 arrêtés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse dénoncés par la communauté internationale et des ONG.

Parmi la centaine d'accusés -- qui seront jugés lors de deux procès distincts -- se trouvent 76 étudiants de la prestigieuse université d'Al-Azhar, poursuivis pour avoir mis le feu à la faculté de commerce, dont 14 femmes et un Turc, selon le bureau du procureur général.

Les étudiants pro-Morsi organisent régulièrement des manifestations sur les campus, depuis que la répression policière a rendu difficile, voire impossible, la tenue de manifestations dans les rues.

Cinq des étudiants sont également accusés d'être derrière un attentat à la bombe ayant tué un policier à un point de contrôle du Caire en avril.

Par ailleurs, 17 autres membres des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi déclarée «terroriste» en décembre, seront jugés pour 7 meurtres et 26 tentatives de meurtre dans le quartier de Sidi Bishr à Alexandrie le 15 août, au lendemain de la dispersion dans le sang de deux camps de partisans de M. Morsi au Caire, qui avait fait des centaines de victimes.

La date des procès n'a pas été précisée.

Une explosion en banlieue du Caire tue une adolescente et sa mère

Deux bombes artisanales placées sur un chantier de construction du gouvernement en banlieue du Caire, en Égypte, ont explosé samedi, tuant une adolescente et sa mère, ont indiqué les autorités.

L'explosion a lourdement endommagé un édifice de télécommunications en construction dans le district du 6-Octobre, selon un responsable de la sécurité. La mère de l'adolescente de 15 ans, qui est la femme du gardien de sécurité de l'immeuble, a été blessée dans la déflagration et a succombé à ses blessures par la suite.

Le gouverneur de Gizeh, où se trouve le district du 6-Octobre, a déclaré à la station de télévision privée CBC que l'explosion avait endommagé une tour de télécommunications, coupant le service pour quelque 800 clients.

Les enquêteurs ont déterminé que les deux bombes, placées sous l'édifice de trois étages, avaient été déclenchées à distance à l'aide d'un appareil mobile, selon le bureau du procureur de Gizeh.

Dans un autre incident survenu tard vendredi soir, des hommes armés ont abattu deux civils dans la ville d'El-Arish, dans le nord de la péninsule du Sinaï. Un responsable de la sécurité a affirmé que les assaillants avaient ouvert le feu devant la résidence d'un policier alors que celui-ci escortait deux ouvriers à la porte d'entrée. Le policier n'a pas été blessé.

Tous les responsables ont réclamé l'anonymat parce qu'ils n'étaient pas autorisés à s'adresser aux journalistes.

- Avec Mariam Rizk, Associated Press