Le plus actif des groupes armés jihadistes en Égypte, Ansar Beit al-Maqdess, a menacé dimanche de mener de nouveaux attentats en Égypte, tout en revendiquant deux attaques suicide perpétrées vendredi, la veille de l'ouverture de la campagne présidentielle.

Ansar Beit al-Maqdess, basé dans le Sinaï et qui dit s'inspirer d'Al-Qaïda, est le fer de lance des attaques qui sont devenues quasi-quotidiennes contre les forces de l'ordre depuis que l'armée a destitué en juillet le premier président élu démocratiquement du pays, l'islamiste Mohamed Morsi.

«Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n'aurons pas vengé le sang et les corps des musulmans», affirme le groupe dans un communiqué posté sur les forums jihadistes, faisant allusion à l'implacable répression des forces de l'ordre contre les partisans de M. Morsi qui a fait en dix mois plus de 1400 morts et quelque 15 000 arrestations.

Alors que ces pro-Morsi continuent de braver la répression en manifestant régulièrement pour réclamer le retour au pouvoir du président qui encourt actuellement la peine de mort dans plusieurs procès, Ansar Beit al-Maqdess appelle «le peuple égyptien à se soulever contre ce terrible régime tyrannique (...) et à ne pas se contenter de marches pacifiques».

En outre, Ansar Beit al-Maqdess (Les Partisans de Jérusalem, en arabe) revendique deux attaques suicide menées vendredi contre un poste de sécurité dans le sud du Sinaï et un bus sur une route voisine dans le district d'Al-Tour qui ont tué un soldat et blessé 11 personnes - six policiers et cinq civils.

Ces attaques, suivies d'une troisième au Caire qui n'a jusqu'ici pas été revendiquée, ont eu lieu à la veille du lancement officiel de la campagne pour l'élection présidentielle. Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée, architecte de la destitution de M. Morsi, en est le grand favori et n'a qu'un seul rival, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi.

Les attentats, initialement cantonnés à la péninsule désertique du Sinaï durant l'été, ont ensuite gagné la région du Delta du Nil et Le Caire, régulièrement secouées par des attentats à la voiture piégée et des attaques à l'arme automatique. Ils ont, selon le gouvernement, fait quelque 500 morts - pour la quasi-totalité des policiers et des soldats.