La justice égyptienne a acquitté jeudi trois ex-policiers accusés d'avoir torturé cinq prisonniers islamistes sous la présidence d'Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire début 2011, a-t-on appris de sources judiciaires.

Les trois anciens officiers de la sûreté de l'État, les services de renseignement intérieur égyptiens, étaient accusés d'avoir frappé, torturé avec des décharges électriques et privé de nourriture cinq détenus afin d'obtenir leurs aveux dans le cadre d'affaires concernant des groupes islamistes radicaux, ont précisé ces sources.

Ce jugement intervient au lendemain de la condamnation de 21 partisanes du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée, dont des mineures, à des peines de prison et alors que les autorités installées par l'armée mènent une répression implacable des islamistes.

Depuis la destitution et l'arrestation le 3 juillet de M. Morsi, plus d'un millier de personnes ont péri - en majorité des pro-Morsi - et plusieurs milliers d'islamistes ont été arrêtés.

En outre, le pouvoir par intérim a récemment promulgué une loi encadrant le droit de manifester et interdisant la tenue de tout rassemblement organisé sans autorisation du ministère de l'Intérieur, dont dépendent les redoutés services de renseignements intérieurs dont les exactions avaient été une des raisons du soulèvement du début de l'année 2011.

En juin, un tribunal d'Alexandrie (nord) avait acquitté en appel un policier, condamné en première instance à 15 ans de prison pour avoir torturé un détenu islamiste accusé d'avoir perpétré un attentat contre une église quelques semaines avant le départ du pouvoir de M. Moubarak.