Le président des États-Unis Barack Obama a jugé vendredi que couper l'aide américaine à l'Égypte ne changerait pas fondamentalement le comportement de l'armée égyptienne qui a renversé le président Mohamed Morsi et a réprimé ses partisans.

Washington est actuellement en plein réexamen de l'assistance militaire et économique de 1,55 milliard de dollars qu'il verse chaque année au Caire. Mais malgré la destitution de M. Morsi le 3 juillet et la répression sanglante de ses supporteurs le 14 août, les États-Unis n'ont pas décidé de geler ou non leur aide.

«Vous savez, à mon sens sur l'Égypte, l'aide en soi n'inverserait pas ce que fait le gouvernement intérimaire» installé par les militaires, a déclaré M. Obama sur CNN.

«Mais, a-t-il ajouté, je crois que la plupart des Américains diraient que nous devons faire très attention à ne pas sembler soutenir des agissements contraires à nos valeurs et à nos idéaux».

«C'est pour cela que nous procédons actuellement à un examen complet de la relation États-Unis/Égypte», a assuré le président.

La crise en Égypte met au jour le dilemme des Américains face au Caire, Washington étant écartelé entre son attachement aux valeurs démocratiques et sa volonté de préserver son alliance stratégique avec ce géant arabe.

Soutiens pendant 35 ans des régimes autoritaires, pro-occidentaux et anti-islamistes de Anouar al-Sadate et de Hosni Moubarak, les États-Unis sont dans l'embarras depuis la chute de Moubarak en février 2011, suivie au printemps 2012 par l'élection démocratique du président islamiste Morsi avant sa destitution par l'armée et le bain de sang de cet été.

L'administration Obama n'a jamais qualifié la mise à l'écart de M. Morsi de «coup d'État» mais a condamné la répression «lamentable» de ses partisans et réclame le retour de la démocratie. Elle a annulé des exercices militaires avec Le Caire et reporté la livraison d'avions de combat.