Le gouvernement fédéral s'est déclaré déçu, mardi, que les ressortissants canadiens emprisonnés au Caire y soient toujours détenus et risquent de rester derrière les barreaux pour deux autres semaines.

De nouvelles sources égyptiennes ont indiqué qu'un juge avait ordonné la détention pendant 15 jours des deux Canadiens, de même que de sept autres étrangers, le temps qu'une enquête soit menée par les procureurs.

Un réalisateur torontois, John Greyson, et un urgentologue de London, Tarek Loubani, ont été arrêtés par la police vendredi à leur arrivée au Caire, d'où ils prévoyaient se rendre dans la bande de Gaza.

La sous-ministre aux Affaires étrangères, Lynne Yelich, a déclaré par voie de communiqué que le gouvernement du Canada était profondément déçu par la décision du juge, surtout, a-t-elle ajouté, que les preuves manquaient toujours dans cette affaire.

Les membres des deux familles des Canadiens ont embauché un avocat au Caire pour les représenter, bien qu'il ne soit pas clair s'il réussira à les aider à accélérer leur libération.

Selon l'agence de presse omanienne ONA, John Greyson et Tarek Loubani auraient été accusés, à l'instar de plusieurs dizaines d'autres personnes, d'avoir été mêlés aux Frères musulmans et tenté d'attaquer un poste de police au Caire.

Un ami des deux détenus, Justin Podur, a qualifié ces accusations de farfelues.

Le quotidien égyptien Al-Youm Al-Sabea a rapporté que les Canadiens seraient détenus avec quatre Irlandais, deux Syriens et un Turc. Citant un communiqué de presse des procureurs, le journal a indiqué que les neuf étrangers faisaient face à de sérieuses accusations dont l'appartenance à un gang armé, menace à la sécurité et à la paix sociale et possession d'armes à feu, entre autres.

«Le communiqué de presse de la poursuite est une tentative très claire de créer un seul groupe d'étrangers - arrêtés en différents endroits et à différents moment -, pour créer une histoire farfelue à propos d'étrangers et justifier leur emprisonnement», a lancé M. Podur.

«Aucune des allégations contre John et Tarek n'ont été relayées aux agents consulaires ou à leur conseiller égyptien. Nous continuons à demander rien de moins que leur libération immédiate», a-t-il poursuivi.