Les États-Unis n'ont pas décidé pour l'instant d'une éventuelle suspension de leur aide militaire et économique à l'Égypte, mais Washington pourrait se déterminer dans les prochaines semaines, a indiqué lundi un responsable américain.

«Toute notre assistance à l'Égypte fait actuellement l'objet d'un réexamen et nous envisagerons les prochaines étapes quand nous le jugerons nécessaire. Pour l'instant, aucune décision supplémentaire n'a été prise concernant l'assistance (mais) un réexamen est en cours», a expliqué dans un courrier électronique la porte-parole adjointe du département d'État, Marie Harf.

Depuis la répression de la semaine dernière en Égypte, l'administration du président Barack Obama est sous pression pour couper l'aide versée chaque année au Caire et qui s'élève à 1,55 milliard de dollars, dont 1,3 milliard pour l'armée égyptienne et 250 millions d'aide économique.

Le secrétaire d'État John Kerry avait débloqué en mai, pour l'année budgétaire 2013 en cours, ce 1,3 milliard de dollars pour les militaires égyptiens, invoquant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis.

«Sur ce 1,3 milliard alloué pour l'année budgétaire 2013, 650 millions ont été transférés sur un compte de la Réserve fédérale réservé au Financement militaire étranger (FMF) de l'Égypte», a détaillé auprès de l'AFP un responsable du gouvernement américain.

D'après lui, il reste «environ 585 millions de dollars qui n'ont pas été engagés» et qui «pourraient être transférés sur ce compte de la Réserve fédérale».

Mais «il serait inexact de dire qu'une décision a été «bloquer» cet argent restant», a poursuivi le responsable, précisant que «les fonds alloués sont engagés et dépensés tout au long de l'année», sans que «le département d'État ait de date fixe pour remplir ces procédures» d'ici à la fin de l'exercice budgétaire 2013.

Il a répété que «les discussions se poursuivaient» à Washington et qu'une «décision était attendue dans les prochaines semaines sur le reste de l'assistance» à l'Égypte.

Le président Obama avait annoncé jeudi l'annulation de manoeuvres militaires avec Le Caire pour sanctionner la répression sanglante de manifestations par l'armée, mais il n'est pas allé jusqu'à couper l'assistance militaire à cet allié des États-Unis. Cette prudence et les atermoiements de la politique étrangère américaine sur le conflit égyptien sont vivement critiqués par la presse et des parlementaires républicains, comme le sénateur John McCain, au premier plan.