Le procureur général d'Égypte a engagé mardi des poursuites contre sept Coptes vivant aux États-Unis et soupçonnés d'être impliqués dans la production ou la distribution du film amateur islamophobe à l'origine d'une vague de violences dans le monde musulman.

Les sept hommes -Morris Sadek, Nabil Bissada, Esmat Zaklama, Elia Bassily, Ihab Yaacoub, Jack Atallah et Adel Riad- sont accusés d'« insultes à la religion islamique, insultes au prophète (Mahomet) et incitation à la haine religieuse », selon un communiqué du parquet.

La date du procès n'a pas encore été fixée.

Les sept Coptes -chrétiens d'Égypte- sont accusés en lien avec le film Innocence of Muslims (L'Innocence des musulmans), un brûlot amateur qui dépeint le prophète Mahomet comme un voyou aux pratiques déviantes et a offensé de nombreux musulmans.

Six ans de prison pour atteinte à Mahomet et Morsi sur Facebook



Un tribunal égyptien a condamné mardi un Égyptien de confession chrétienne à six ans de prison pour avoir porté atteinte au prophète Mahomet et au président Mohamed Morsi sur Facebook, a-t-on appris de source judiciaire.

Bishoy al-Beheiry, un enseignant copte originaire de la province de Sohag (centre), a été condamné par une cour pénale à trois ans de prison pour avoir porté atteinte à l'islam en publiant des caricatures du prophète sur le réseau social, selon cette source.

Il a écopé de deux ans supplémentaires pour avoir insulté le président Morsi et d'un an pour avoir insulté la personne qui avait porté plainte contre lui au sujet des caricatures.

Ce verdict intervient sur fond de tensions après la diffusion du film Innocence of Muslims (L'Innocence des musulmans)

La diffusion sur YouTube d'un extrait de ce film amateur produit par un petit groupe de chrétiens extrémistes américains a déclenché une vague de protestations anti-américaines dans une vingtaine de pays, dont l'Égypte.

Le 11 septembre, les forces de l'ordre égyptiennes ont été lentes à réagir quand des manifestants ont attaqué l'ambassade des États-Unis au Caire, escaladant les murs et arrachant un drapeau américain pour hisser à sa place un drapeau islamiste noir.

Le président américain Barack Obama a appelé son homologue égyptien Mohamed Morsi pour exprimer son inquiétude après l'incident. M. Morsi, ancien responsable des Frères musulmans, a condamné les violences, mais soutenu les manifestations pacifiques contre le film.

Dans les jours qui ont suivi, les forces de sécurité ont affronté les manifestants et les ont empêchés d'approcher l'ambassade.

Selon le quotidien américain Washington Post, la lenteur des autorités égyptiennes à réagir aux manifestations a mis un coup d'arrêt aux discussions sur un allègement de dette d'un milliard de dollars de l'Égypte envers les États-Unis.

Le Post estime toutefois que cette situation ne devrait probablement être que temporaire, et qu'il n'y avait aucune remise en question fondamentale de l'aide américaine à l'Égypte, qui s'élève à environ 1,5 milliard de dollars par an.

Beaucoup de chrétiens d'Égypte craignent que le film ne fasse monter encore la pression sur leur communauté, qui représente de 6 à 10 % des 82 millions d'habitants et dénonce déjà régulièrement des discriminations et des violences à son encontre.

L'Union des jeunes de Maspéro, qui rassemble des militants coptes, a tenu à dire que « les Coptes qui ont pris part à la production du film en question ne sont pas représentatifs de la grande majorité des Coptes. Ils ne représentent ni le christianisme ni l'église, ni les Coptes de la diaspora ».