La justice égyptienne a ordonné mardi l'arrestation de l'ancien premier ministre de Hosni Moubarak et candidat malheureux à la présidence Ahmad Chafiq pour qu'il soit traduit devant une cour pénale, a-t-on appris de source judiciaire.

M. Chafiq, qui se trouve aux Émirats arabes unis depuis son échec à la présidence en juin, est sous le coup d'une enquête pour corruption dans une affaire concernant une cession de terrain aux deux fils de l'ancien chef d'État, Alaa et Gamal Moubarak.

Ces deux derniers, qui se trouvent actuellement en détention préventive au Caire, vont eux aussi être traduits devant une cour pénale pour cette affaire, de même que quatre anciens généraux, a-t-on indiqué de même source.

M. Chafiq figure depuis le mois dernier sur une liste de personnes pouvant être arrêtées à leur entrée en Égypte ou interdites de quitter le territoire.

La justice égyptienne n'a pas fait mention d'une demande d'extradition ou d'un mandat d'arrêt international, laissant supposer que la demande d'arrestation le vise uniquement s'il revient en Égypte.

M. Chafiq, un ancien chef de l'armée de l'air égyptienne, a été ministre de l'Aviation civile avant d'être nommé premier ministre par Hosni Moubarak fin janvier 2011, dans les tout derniers jours de sa présidence.

Il s'était présenté à l'élection présidentielle contre l'actuel président, l'islamiste Mohamed Morsi, remportant 48,3 % des voix.

M. Chafiq avait dénoncé le 30 août dernier comme « politique » la mesure pouvant entraîner son arrestation à son retour au Caire, dans une déclaration à la chaîne Skynews en arabe, basée à Abou Dhabi. Il avait ajouté qu'il n'hésiterait pas à regagner l'Égypte quand il jugerait cela « nécessaire ».