Le président égyptien, l'islamiste Mohamed Morsi, a nommé lundi un intellectuel chrétien copte et une femme professeur d'université comme « assistants présidentiels », a annoncé son porte-parole, Yasser Ali.  

Samir Morcos, écrivain copte libéral, engagé dans le dialogue entre islam et chrétienté, a été nommé « assistant pour la transition démocratique », tandis que Pakinam al-Charkaoui, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire, sera « assistante pour les affaires politiques ».

Deux autres personnalités ont été choisies dans le camp islamiste : le dirigeant du parti salafiste al-Nour, Emad Abdel Ghafour, sera « assistant chargé des relations avec la société civile », et un responsable du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation des Frères musulmans, Essam al-Haddad, sera chargé des « relations extérieures et de la coopération internationale ».

M. Morcos appartient à une communauté, les chrétiens d'Égypte, qui représente 6 à 10 % de la population, largement hostile aux Frères musulmans dont vient M. Morsi.

Mme Charkaoui porte le voile et, sans être affiliée à un parti islamiste, elle affirme dans un entretien lundi au journal indépendant al-Masri al-Youm que les Frères musulmans « sont l'une des expressions d'un islam modéré ».

Le parti salafiste al-Nour (la Lumière) de M. Ghafour avait quant à lui créé la surprise en remportant près de 20 % des sièges lors des législatives de l'hiver dernier.

M. Haddad vient quant à lui de la formation - le PLJ - que dirigeait M. Morsi avant son élection à la présidence.

À ces quatre assistants, destinés à être des collaborateurs immédiats du chef de l'État, s'ajoute un groupe plus large de dix-sept autres personnes, nommées « conseillers présidentiels ».

M. Morsi, qui a pris ses fonctions le 30 juin dernier, est le premier président d'Égypte à être issu du camp islamiste, et le premier à ne pas venir de l'appareil militaire depuis le renversement de la monarchie en 1952.

Il a remporté la première élection présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011 avec une courte avance au second tour sur Ahmad Chafic, qui fut le dernier premier ministre du raïs déchu.

Le gouvernement formé par le premier ministre Hicham Qandil début août ne compte qu'un seul membre de la communauté copte et deux femmes, tous à des postes peu en vue.

M. Morsi a considérablement renforcé ses pouvoirs en mettant à l'écart le 12 août dernier son rival, le puissant chef des armées, le maréchal Hussein Tantaoui, et en récupérant pour lui le pouvoir législatif qu'un haut conseil militaire détenait depuis la dissolution de l'Assemblée en juin dernier.